Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Si ce budget est en augmentation ces dernières années, c'est la politique migratoire qui est à blâmer. Par ailleurs, toute remise en cause de l'accès aux soins des demandeurs d'asile serait très dangereuse.

Mettez donc fin, cet après-midi et au-delà, au fameux mythe de l'appel d'air. Dites aux Français que le solde migratoire est stable, que les grandes phases de régularisation n'ont pas suscité d'appel d'air et que les diverses études réalisées, comme celle publiée en 2018 par le CNRS, démontrent combien les migrants contribuent à la richesse économique du pays d'accueil. Ils ne menacent ni l'emploi ni les régimes de sécurité sociale des pays où ils s'installent, car ils sont aussi des producteurs, des consommateurs, des contribuables, des cotisants et des créateurs. Ce sont les politiques néolibérales qui mettent les peuples en concurrence et en pauvreté. Il nous faut sortir de la peur des migrations subsahariennes. Tous les démographes démontent la théorie de la submersion.

Nous ne pouvons oublier notre part de responsabilité dans le drame afghan, le chaos libyen et la crise climatique. Vous allez certes nous parler de l'Albanie, mais je rappelle qu'il s'agit d'un pays de 3 millions d'habitants !

En 2018, la France a réalisé sa troisième meilleure performance de ventes d'armes depuis vingt ans. Nous ne pouvons pas, d'une part, dénoncer la violence et l'instabilité de certaines régions en crise et, dans le même temps, en nourrir la source – d'une main, vendre des armes ; de l'autre, flécher l'aide publique au développement vers le renforcement des frontières.

Le diagnostic des associations concernant le respect des droits et des libertés des migrants indique une insuffisance, voire une absence, de tout dispositif sanitaire et social pour protéger les besoins, ainsi que des pratiques de refoulement aux frontières. Il y a un an, vous promettiez la fin de la rétention des enfants : en 2018, ils étaient 208 ; cette année, ils sont déjà 193.

Le progressisme dont vous vous réclamez ne peut se réduire à un discours vide que l'on tient au peuple entre deux tours pour faire barrage au Rassemblement national. Dans notre pays, le progressisme a une histoire : il consiste à accepter qu'il existe des droits et des libertés individuels, inattaquables et incompressibles.

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