Intervention de Aurélien Taché

Séance en hémicycle du lundi 7 octobre 2019 à 16h00
Déclaration du gouvernement suivie d'un débat sur la politique migratoire de la france et de l'europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Taché :

Il nous faut donc imaginer des parcours de soins et de logements spécifiques, car, comme vous l'avez rappelé, madame la ministre, il est bien plus coûteux pour la société de laisser ces femmes et ces hommes à la rue ou de permettre à des pathologies de se développer.

Ce coût est autant moral que financier, et cette première expérience avec la France peut laisser des traces difficiles à effacer, si elle n'est pas à l'origine de drames – ce qui s'est passé, il y a peu, à Lyon est venu nous le rappeler.

Nous devons aussi renforcer la participation des étrangers à la vie la cité. Je salue le programme Volont'R, lancé par le secrétaire d'État Gabriel Attal et l'Agence du service civique, pour que, chaque année, 5 000 réfugiés puissent y accéder. C'est un bel effort qu'il faut prolonger, car les réfugiés sont nombreux à s'engager dans des associations – ils veulent rendre à la France ce qu'elle leur a donné.

Grâce à l'adoption de l'un de mes amendements au projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, devenu la loi du 18 septembre 2018, les demandeurs d'asile peuvent désormais travailler six mois après le dépôt de leur demande, contre neuf auparavant. Faisons le bilan de cette mesure, et voyons s'il n'est pas possible de réduire encore ce délai ! Les demandeurs d'asile sont aujourd'hui contraints de vivre plusieurs mois, parfois des années, dans des centres d'accueil dans lesquels ils sont dépendants d'une allocation. Ils n'y rencontrent aucun Français. C'est du temps perdu pour leur intégration, pendant lequel nous nous privons aussi de ce qu'ils pourraient nous apporter. Et c'est autant d'argent gaspillé.

En la matière, nous avons l'une des législations les plus dures d'Europe ; dans ce domaine aussi, nous avons besoin d'harmoniser nos textes. L'accès à l'emploi est désormais un objectif de la politique d'intégration. Le plan d'investissement dans les compétences a permis d'ouvrir la formation professionnelle à 6 000 réfugiés. Cependant, trop de freins existent encore pour que les étrangers en situation régulière puissent travailler et ne soient plus, contre leur gré, obligés de recourir à la solidarité. Dans de telles conditions, la xénophobie ne peut que progresser.

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