Intervention de Jean-François Eliaou

Séance en hémicycle du mercredi 9 octobre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 23

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Eliaou, rapporteur de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique :

Avis défavorable à l'amendement, comme à l'amendement no 1252 , qui sera appelé dans un instant. Vous proposez d'ouvrir aux conseillers en génétique, outre la possibilité de prescrire certains examens de génétique, laquelle n'est pas remise en cause, celle de communiquer aux personnes concernées les résultats des examens.

La présentation à la personne des résultats éventuellement prescrits par un conseiller sous la responsabilité d'un médecin généticien incombe au médecin généticien, même dans l'hypothèse où l'on ne constaterait aucune anomalie. La communication de résultats négatifs est informative en soi. Lors de l'annonce à la famille, dans le cadre d'une enquête familiale, il existe une charge émotionnelle et psychologique, quel que soit le résultat des tests.

J'ajoute que l'adoption de l'amendement créerait une difficulté d'organisation dans les services de génétique, car il faudrait tenir compte de la nature positive ou négative des résultats pour organiser les rendez-vous. Je ne reviens pas sur l'exemple un peu caricatural que j'avais cité, mais je ne sais pas comment on attribuerait en pratique les consultations dont les résultats sont négatifs aux conseillers en génétique, alors que les autres seraient réservées aux médecins généticiens.

Si l'on peut s'attendre à des difficultés de prise en charge des patients et des familles dans les services de génétique, compte tenu du plan que vous avez évoqué et d'une baisse éventuelle de la démographie médicale, faut-il pour autant créer une situation dans laquelle les médecins généticiens renonceraient à faire leur travail ? Nous en avons discuté ensemble. Sachant que des praticiens hospitaliers en génétique doivent se consacrer à la médecine courante et aux soins, il serait gênant que les conseillers en génétique prennent leur relais pour la divulgation des résultats.

Enfin, je songe à l'équilibre général du texte. Nous nous sommes accordés sur le fait que, les données génétiques étant extrêmement sensibles, leur prescription, comme l'annonce des résultats, doivent être entourées de précautions. Les données ne sont pas transmises directement aux patients mais présentées par des généticiens, compte tenu de l'importance que revêt leur annonce. L'adoption de l'amendement déséquilibrerait le texte. J'émets donc un avis défavorable, par souci de la mesure.

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