Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 12 juillet 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Epr de flamanville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Monsieur le ministre de la transition écologique et solidaire, notre question est une question de cohérence, cette cohérence que vous évoquiez tout à l'heure. Elle va vous plaire, puisqu'elle propose même une économie.

Nous avons pris note de votre engagement de fermer jusqu'à dix-sept réacteurs nucléaires d'ici 2025, même si cette décision a été tempérée, aujourd'hui même, par votre Premier ministre. Mais, dans le même temps, le groupe La France insoumise s'alarme de la décision du 28 juin de valider la mise en service de l'EPR de Flamanville. Faut-il vous rappeler les conclusions de l'Autorité de sûreté nucléaire – ASN – qui, en 2015, alertait sur un défaut de fabrication de la cuve du réacteur de Flamanville ? Les failles de sécurité, liées aux taux de carbone anormalement élevés dans la cuve, sont très préoccupantes. Les précédentes catastrophes nucléaires doivent nous interpeller : nous devons mesurer à cette aune notre responsabilité politique. Aujourd'hui, monsieur le ministre, c'est la vôtre.

Depuis 2005, l'ASN a averti EDF des défauts de fabrication des équipements produits par Creusot Forge, filiale d'Areva. Non conformes, donnant lieu à des soupçons de falsification de documents de la part de Creusot Forge, ils équipent de nombreux réacteurs du pays. La décision étonnante de l'ASN en date du 28 juin est assortie d'une recommandation qui souligne le caractère dangereux de ces équipements : il faudrait en effet changer le couvercle de la cuve d'ici 2024. Pendant six ans, et en pleine conscience, c'est au pays que vous ferez prendre un risque démesuré.

À l'heure où, comme d'habitude, votre gouvernement nous prie de bien vouloir nous serrer la ceinture, nous savons que le coût initialement prévu de 3,4 milliards d'euros a été multiplié par trois. Rien ne nous dit qu'il ne va pas encore augmenter. Ce chantier, qui prendra fin en 2018, alors que la date prévue initialement était 2011, est un gouffre financier. Celui-ci n'est pas sans rappeler l'échec vers lequel court EDF après l'obstination de M. Macron à encourager, lorsqu'il était ministre de l'économie, le projet calamiteux d'Hinkley Point, qui menace désormais cette entreprise stratégique pour notre pays.

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