Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du jeudi 10 octobre 2019 à 15h00
Violences au sein de la famille — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

L'article prévoit d'expérimenter une aide personnalisée au logement pour les victimes bénéficiant d'une ordonnance de protection. Il s'agit d'une aide financière, une forme d'allocation octroyée sous conditions de ressources.

Je ne peux que saluer cette avancée qui permettra aux femmes ayant été forcées de quitter le domicile conjugal pour faits de violence de trouver un logement plus rapidement. Ces femmes qui se retrouvent soudainement en situation de très grande précarité doivent être accompagnées dans l'urgence par l'État et les collectivités.

En conséquence, nous ne pouvons que regretter qu'il s'agisse seulement d'une expérimentation alors que la situation oblige à agir rapidement, sans attendre trois ans supplémentaires. De plus, la mesure proposée ne va pas assez loin au regard d'une réalité accablante.

Dans le seul département de la Gironde, où je suis élu, chaque année, plus de six cents femmes appellent les associations pour demander un logement en urgence sans rien obtenir faute de place. Les moyens doivent être à la hauteur du combat que nous entendons mener contre les féminicides. Il s'agit de créer les centaines de places d'hébergement d'urgence nécessaires. Combien de femmes sont assassinées parce qu'elles n'ont pas pu quitter à temps le domicile conjugal ?

Le Gouvernement communique sur ce sujet, mais il annonce des sommes dérisoires. Pourtant, M. le rapporteur disait qu'il ne fallait pas qu'il y ait un millimètre entre ce que nous voterons aujourd'hui et ce qu'il y aura dans le budget. Les sommes dérisoires actuelles ne répondent pas aux besoins des associations débordées par la situation. Le Gouvernement le sait ; je suis allé directement le lui dire avec des associations concernées.

Il nous paraît donc urgent que l'État soit tenu de garantir des hébergements et des logements pour toutes les femmes victimes de violences – j'insiste sur les mots « pour toutes les femmes ». Il ne faut plus de cette roulette russe du logement par laquelle celles qui n'ont pas de refuge en urgence meurent dans l'indifférence.

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