Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du jeudi 10 octobre 2019 à 21h30
Violences au sein de la famille — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Je voudrais d'abord remercier le groupe Les Républicains d'avoir pris l'initiative de déposer, dans sa niche parlementaire, cette proposition de loi. Elle est nécessaire, car notre pays a un immense problème avec ce sujet et un très grand retard par rapport à certains de ses voisins. La société française est longtemps restée – et c'est encore en partie vrai – dans le déni de cette triste réalité. Si parfois, nous qui sommes conscients de cet enjeu majeur, ressentons de l'indignité quant à l'état de la société française à ce sujet, nous pouvons ressortir de ce débat, ce soir, fiers de la dignité montrée par la représentation nationale tout au long de la journée, et nous pouvons nous en réjouir collectivement.

Je ne vais pas énumérer l'ensemble des avancées permises par le texte, mais souligner le devoir de cohérence qui s'impose, comme je l'ai dit, ce matin, dans la discussion générale. Nous allons voter une loi – unanimement, je l'espère – qui constituera une avancée. Elle présentera une double vertu : non seulement elle fera progresser le droit pour mieux protéger les victimes, mais aussi elle aura une vertu pédagogique, dans une société qui a besoin de mieux appréhender ce sujet pour mieux le combattre. La France s'en trouvera plus vigilante et plus armée dans sa conscience collective pour combattre ces phénomènes.

Mais voici le problème de cohérence : nous allons donc adopter cette loi, et dans quelques jours et semaines, nous allons tous ici, dans ce même hémicycle, débattre du projet de loi de finances. Or, outre le retard du droit français en la matière, nous accusons aussi, par rapport à nos voisins – je pense à l'exemple espagnol, si proche – , un immense retard budgétaire, qui ne nous place pas à la hauteur des moyens nécessaires. J'ai bien entendu Mme la ministre me répondre ce matin en évoquant le budget de la justice ; or je ne parlais pas du budget de la justice mais des 79 millions d'euros du budget de la nation consacrés à la cause de la lutte contre les féminicides, quand les associations en demandent 500 millions et que nos voisins espagnols y consacrent 1 milliard.

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