Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du jeudi 10 octobre 2019 à 21h30
Violences au sein des couples et incidences sur les enfants — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Dans cette continuité, le groupe Les Républicains a tenu à consacrer dans son intégralité l'une de ses deux niches parlementaires annuelles à ce sujet fondamental. C'est un choix inédit autant qu'un signal fort envoyé à toutes les victimes et à leurs bourreaux, qui illustre la volonté de notre groupe de continuer à faire des propositions et à oeuvrer contre ces actes intolérables.

Aussi, je me félicite que la loi visant à agir contre les violences faites aux femmes, présentée par notre collègue Aurélien Pradié, ait été adoptée ce soir, et je vous invite à réserver le même accueil au présent texte, compte tenu des enjeux.

La seconde cohérence de ce texte est de répondre à un constat alarmant qu'il nous faut regarder en face. Pas moins de 119 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, dont 59 étaient mères. Elles laissent derrière elles au moins 121 orphelins, dont 14 ont été témoins de meurtres. Près de 143 000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré subir des formes de violences physiques etou sexuelles. En 2018, pas moins de 21 enfants ont trouvé la mort dans ce contexte et des milliers d'autres sont témoins de scènes de violence qui les marqueront à vie.

Ces souffrances, nous devons y répondre, non seulement parce qu'elles nous indignent et nous révoltent, mais encore parce qu'elles nous interrogent au plus profond de nous-mêmes sur la société à laquelle nous aspirons : celle qui protège la victime ou celle qui excuse le bourreau ?

Pour y répondre, nous devons obéir à une troisième cohérence, celle de l'action publique. Certes, le Gouvernement a lancé un Grenelle des violences conjugales le 3 septembre dernier, et c'est une bonne initiative, qui devra se traduire par un projet de loi complet sur le sujet. Or c'est, semble-t-il, son excuse favorite pour rejeter, mois après mois, chacune de nos propositions ou presque. Pourquoi remettre aux calendes grecques ce que nous pouvons faire aujourd'hui ? Pourquoi refusez-vous donc, chers collègues de la majorité, de prendre vos responsabilités de législateurs et de représentants de la nation, alors que les mesures de notre collègue Boyer ont fait l'objet d'une très large approbation en commission, au-delà des clivages partisans, à la suite d'un débat riche et constructif ?

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