Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du mardi 15 octobre 2019 à 15h00
Bioéthique — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Près de vingt-cinq ans nous séparent de l'adoption des premières lois de bioéthique en 1994. Ce texte nous fait vivre un rendez-vous particulier, au cours duquel s'entremêlent des questions philosophiques, religieuses, scientifiques et médicales, où chacun s'interroge sur la maîtrise de son destin. L'exigence, qui fonde notre modèle français de bioéthique, nous oblige à aborder ce projet de loi pénétrés d'un fort sentiment de responsabilité, mais également guidés par l'intime qui forge chacun d'entre nous.

Au cours de cet exercice, qui n'a pas eu de doutes, qui peut prétendre détenir la vérité et connaître la réponse ? Personne, et c'est pourquoi vous ne devez pas voir dans mes propos une quelconque moralisation mais l'expression d'une vraie humilité.

Dans mon groupe comme sur tous les bancs de cet hémicycle, chacun arrive avec sa part de vérité et de doute, fruits de parcours personnels qui nous font tous cheminer et évoluer. Dès lors, c'est l'honneur du Parlement que de nous permettre de nous écouter les uns les autres. Le respect des positions de chacun doit nous faire accepter que les règles prennent en compte les différences, sans pour autant que ces différences ne deviennent la règle.

L'Assemblée nationale fut, je le crois, à la hauteur des enjeux, même s'il eût été judicieux, sur des sujets aussi cruciaux, d'allonger la durée des débats, comme cela fut proposé.

Mesdames les ministres, chers collègues, nous trouvons dans cette loi de bioéthique des avancées, des regrets, des attentes.

L'ouverture de la PMA pour toutes les femmes représente une avancée car, en dépit des positions de chacun sur ce sujet, il était temps que nous ouvrions les yeux sur des pratiques que nous ne pouvons accepter en France : les PMA sauvages, avec tous les risques sanitaires qu'elles emportent, ou les PMA réservées pour quelques-unes à l'étranger.

L'accès aux origines des enfants nés de PMA constitue une autre avancée dont les témoignages nous ont bouleversés et ont pu lever les derniers doutes.

Nous devons nous laisser guider par un seul impératif : le droit de l'enfant doit toujours l'emporter sur le désir d'enfant, tandis que l'amour doit rester le maître mot au sein de chaque famille, aussi différentes soient-elles.

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