Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 17 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Dans le même temps, à cause de la politique menée par le Gouvernement, 0,1 % des Français se sont partagé 400 millions d'euros supplémentaires, fruits des cadeaux fiscaux que vous leur avez accordés. Ainsi, 400 000 personnes de plus se trouvent en situation de pauvreté, quand 400 millions d'euros supplémentaires sont accordés aux 0,1 % les plus riches, notamment grâce à la suppression de l'ISF, qui, fin 2020, pèsera pour environ 10 milliards d'euros de manque à percevoir pour l'économie. Ces 10 milliards seront contrebalancés une baisse des dépenses publiques qui, une fois de plus, pénalisera les plus pauvres. Cette politique est insupportable.

Alors que, plus tôt, nous demandions la réduction des écarts entre les plus fortunés et les plus pauvres afin de parvenir à un plus d'égalité, un collègue a répondu que nous souhaitions éradiquer les riches. Je ferais remarquer qu'on ne meurt pas dans ce pays d'être un peu moins riche, mais qu'on meurt quand on devient pauvre. Voilà la réalité !

Pour ces raisons, nous avons proposé ces deux amendements : l'un visant à rétablir l'ISF, l'autre à le rendre plus progressif. En effet, nous pensons que la progressivité doit aussi s'appliquer à la richesse ; nous proposons donc une échelle allant d'un taux marginal de 0,1 % appliqué aux fortunés, à 2 % pour ceux dont la fraction de la valeur nette taxable du patrimoine est supérieure à 5 millions d'euros.

L'égalité devrait redevenir dans ce pays un mot qui a du sens. L'indice de Gini montre que les inégalités n'ont jamais été si fortes que depuis 2010 en France : voilà le résultat de votre politique !

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