Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mardi 22 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

ensuite du matériel pour ne pas être obligés de prodiguer des soins avec des surchaussures ou de bricoler des pieds à perfusion. Ils demandent l'arrêt des fermetures de lits et de services, ainsi que la reconnaissance qui leur est due.

Dans le domaine de la santé, la souffrance au travail est évidente, comme en témoigne le rapport de la Cour des comptes. Selon les chiffres qui nous ont été communiqués, en 2016, les arrêts maladie y étaient deux fois plus nombreux que dans la plupart des autres secteurs.

Ce projet de loi envisage de revoir certains modes de financement pour limiter les effets de la tarification à l'activité. C'est une bonne chose, mais cela restera inefficace à moyens constants. Ce budget est donc intenable, car l'hôpital se trouve déjà dans une position insoutenable. Nous vous conjurons de prendre la mesure de la situation ; dans le cas contraire, vous serez vite rattrapés par la réalité.

Écoutons les voix qui s'élèvent dans le pays : nous ne pouvons nous en tenir là. Certains acteurs privés comptent tirer profit des difficultés actuelles de l'hôpital public ; nous savons qu'ils ne sont pas à même de répondre aux besoins de tous. Pour éviter le développement d'une économie de rente dans le domaine de la santé, de soins à plusieurs vitesses, il faut conforter la réponse publique. À cet égard, l'annonce de la vente d'un hôpital, près d'Angers, a de quoi inquiéter.

Les ressources existent. S'il faudra du temps pour ouvrir une nouvelle ère de l'hôpital public, il importe de sortir dès aujourd'hui d'une logique de compression qui confine à la politique de la cocotte-minute. Vous ne pouvez vous contenter du refrain de Georges Moustaki : « Je voudrais, sans la nommer, vous parler d'elle, [… ] on l'appelle révolution permanente. » Il y a beaucoup trop à rattraper pour que la réorganisation permanente suffise.

Voici quelques jours, notre groupe a déposé une proposition de loi portant mesures d'urgence pour la santé et les hôpitaux, et je sais que d'autres groupes ont récemment fait de même. Ces mesures sont attendues pour redessiner une perspective, de même que des mesures sont attendues dans les EHPAD, où la situation continue d'être critique et appelle, là encore, un tout autre niveau d'engagement collectif.

À ce propos, je veux dire la satisfaction qui est la nôtre, de voir figurer dans ce budget une proposition que nous avions défendue à l'Assemblée. Elle est modeste : nous l'avions conçue comme un premier pas, acceptable par le Gouvernement et la majorité. Il s'agit de l'indemnisation du congé de proche aidant. Cette situation concerne 11 millions de nos concitoyens qui assument, aux dépens de leur santé, une solidarité qui devrait être celle de la collectivité tout entière. Ce dispositif ne résoudra pas tout, mais il pourra au moins permettre de faire face aux premiers besoins. Je suis suffisamment allé chercher le ballon au fond des filets, ces derniers mois, pour célébrer un but lorsqu'il s'en inscrit un : …

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