Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 23 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales :

Elle a entraîné, pour les équipes médicales et soignantes, une perte de sens de leurs missions hospitalières, des pertes de repères, des pertes de capacités à monter des projets et à les mener à leur terme. Ces impacts ne sont pas nécessairement mesurables financièrement, mais ils sont réels.

Nous sommes probablement parvenus au bout d'une logique qui conduisait les pouvoirs publics à appliquer une politique quelque peu ambivalente. Je me souviens de discussions, au sein de cet hémicycle, au cours desquelles, dénonçant un hospitalocentrisme excessif ainsi que la multitude des activités assurées par l'hôpital, on appelait à les faire basculer vers la médecine de ville. Dans le même temps, toutefois, on constatait que la médecine de ville se raréfiait et que, entre deux hôpitaux distants de 100 ou 150 kilomètres, aucune ressource libérale n'était disponible pour répondre à la demande des patients.

Divers dispositifs avaient alors été proposés pour moderniser les hôpitaux et leur permettre de répondre à des missions de premier recours et de proximité, sans aller à l'encontre du développement de la médecine ambulatoire. Il apparaît désormais, en situation de pénurie démographique, que cet équilibre n'est pas toujours simple à trouver. Ce constat nous invite à la modestie : si l'on avait pu anticiper les tensions démographiques à venir, peut-être le virage ambulatoire aurait-il, à l'époque, pris une autre tournure.

Mme la ministre a annoncé hier le lancement d'une grande réflexion associant les professionnels et les parlementaires afin d'aboutir à des mesures fortes concernant la question hospitalière, dont j'estime qu'elle doit transcender le seul ONDAM hospitalier. Je rappelle que nous avons voté très massivement l'augmentation de 2,5 % de l'ONDAM, qui représente 400 millions d'euros supplémentaires par rapport à la promesse présidentielle. Nous pouvons, me semble-t-il, nous satisfaire de l'action menée en 2019, quitte à avoir des débats concernant l'année 2020 – ils se tiendront dans les prochaines semaines.

J'émets donc un avis défavorable à l'ensemble de ces amendements.

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