Intervention de Didier Guillaume

Réunion du jeudi 17 octobre 2019 à 9h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation :

J'ai été parlementaire avant d'être membre du Gouvernement. J'ai beaucoup de respect pour le Parlement et pour le travail parlementaire. Comme je l'évoquais à l'instant, dans la séparation stricte des pouvoirs, il faut que le Gouvernement s'appuie sur les rapports qui sont faits au Parlement, à l'Assemblée et au Sénat, qui sont des mines de réflexion, de recherche et de travail. Si les gouvernements s'appuyaient plus sur les rapports parlementaires, les commissions d'enquête, les missions d'information, etc., on arriverait à avancer. Cela pourra aussi contribuer à éviter quelque peu la méconnaissance des uns et des autres. Au ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, l'administration est très compétente, les directions font très bien leur travail et vont sur le terrain. Je n'attaque jamais l'administration française car on a trop tendance à la montrer du doigt mais quand il y a un problème dans ce pays, ce sont les fonctionnaires, c'est l'administration française qui est au charbon, personne d'autre. En même temps, il faut tenir compte de l'expérience de terrain. Je dis souvent à mes collaborateurs au cabinet ou aux directeurs d'administration centrale de sortir, d'aller sur le terrain, d'aller dans les départements. C'est plus facile d'aller en Lozère en Aveyron et au Pays basque qu'en Guadeloupe et en Martinique, encore que cela se fait très bien. Vous-même le faites lorsque vous venez ici au Parlement. Mais il faut aller sur le terrain pour se rendre compte de ce qui se passe. On ne s'appuie bien que sur ce qui résiste, on ne s'appuie bien que sur ce qui se passe sur le terrain. C'est en fonction du terrain qu'on peut tirer des enseignements généraux. Pardonnez-moi d'être long mais notre rencontre est passionnante.

Le Gouvernement ne va pas prendre votre rapport et en faire un texte de loi, cela n'aurait aucun sens. Comme vous le dites, cela n'aurait aucun sens non plus de le prendre, de le mettre dans un tiroir et de se dire qu'on a passé cette étape et qu'on va passer à une autre étape. Le futur plan chlordécone ne pourra pas faire fi de ce que vous publierez, du rapport que rédigera Mme Justine Benin et la commission sous votre autorité. Je m'engage pour mon ministère. Je pense que mes trois autres collègues en feront de même. C'est la raison pour laquelle l'interministérialité et le choix d'arbitrage que fera le Premier Ministre seront absolument essentiels.

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