Intervention de Didier Guillaume

Réunion du jeudi 17 octobre 2019 à 9h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, sanitaire et environnemental de l'utilisation du chlordécone et du paraquat comme insecticides agricoles dans les territoires de guadeloupe et de martinique, sur les responsabilités publiques et privées dans la prolongation de leur autorisation et évaluant la nécessité et les modalités d'une indemnisation des préjudices des victimes et de ces territoires

Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation :

Cette discussion est passionnante et nous partageons les mêmes objectifs. Ce ne sont pas les victimes du chlordécone qui doivent être aujourd'hui montrées du doigt, ce serait le monde à l'envers, c'est absurde et ce n'est pas du tout la volonté du Gouvernement. En même temps, quand on parle de réparation – le Président de la République en a parlé –, on ne va pas régler le problème de la réparation aujourd'hui, vous le savez très bien. Nous attendons votre rapport. Il sera étudié par les quatre ministères, par le Président de la République, n'en doutons pas, et par le Premier Ministre. Des arbitrages auront lieu. En l'état actuel des choses, je ne peux pas répondre positivement à la question que vous posez mais je travaille sur la durée : la question de la réparation, des conclusions du bilan du plan chlordécone III et de ce que pourra évoquer le Président de la République lors d'un prochain déplacement du Premier Ministre chez vous.

Nous voulons changer totalement le système. M. le Président le disait : en Guadeloupe, des idées et des expérimentations sont déjà en place pour déplacer les troupeaux dans des lieux où les terres ne sont pas chlordéconées. C'est très bien, mais nous ne voulons pas aller dans un système qui pourrait apparaître pervers (pardonnez-moi l'expression), dans lequel on dirait : « On amène la carcasse, on vous paie et on n'en parle plus ». Ce n'est pas ce que vous souhaitez ni ce que souhaite le ministère. Ainsi, la position du ministère aujourd'hui est claire : nous ne participerons pas au financement des carcasses qui partent à l'abattoir mais nous voulons changer totalement les pratiques en partant de l'amont et en faisant en sorte que l'éleveur arrive à avoir un élevage le plus sain possible et totalement déchlordéconé. C'est dans cette direction que nous pourrons avancer. Aujourd'hui, nous apportons un accompagnement aux agriculteurs et pêcheurs de l'ordre de 630 000 euros par an, et en 2019, nous avons mis 590 000 euros en plus. Ce n'est pas la réparation que vous appelez de vos voeux mais c'est de l'argent investi par le ministère pour aider aux changements de pratiques, pour aider aux changements de nos éleveurs. Lorsque le plan complet et les suites de votre mission seront publiés, nous verrons ce qu'il en sera et nous nous rencontrerons peut-être dans d'autres circonstances, mais à l'heure qu'il est, je ne peux pas vous répondre autre chose que ce que je vous réponds ici.

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