Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Ce budget traduit la volonté du Gouvernement de maintenir un bon niveau du système éducatif français. La plupart des indicateurs sont au vert et je ne peux qu'approuver la rapporteure quand elle dit que le Gouvernement considère l'enseignement comme un investissement d'avenir. En revanche, lorsque nous constatons le peu d'attractivité du métier d'enseignant, nous pouvons nous interroger sur l'opportunité des dépenses, puisque dépenses il y a.

Je commencerai par évoquer la situation, plus que préoccupante, des directeurs d'école, le suicide de la directrice de Seine-Saint-Denis ayant exacerbé leurs souffrances. Madame la rapporteure, cette situation que vous connaissez bien, méritait mieux que quatre lignes de l'action 6 du programme 140 et deux petits encarts dans votre rapport. Les conclusions de la mission flash sont connues depuis juillet 2018, et la réduction des tâches administratives des directeurs n'est pas seulement souhaitable, elle est indispensable. Monsieur le ministre, vous l'avez reconnu hier, lors des questions au Gouvernement. Un directeur m'a confié que « les directeurs craquent sous l'inflation des courriels de l'éducation nationale, sous des injonctions permanentes et parfois contradictoires, sous des consignes restreignant la liberté pédagogique, ainsi que la mise en place des évaluations ».

Le projet de loi pour une École de la confiance a permis des avancées dans le domaine de l'école inclusive, mais attention, l'accueil d'un plus grand nombre d'élèves handicapés aux besoins éducatifs particuliers nécessite, non seulement plus d'attention, plus de réunions, mais aussi la constitution de dossiers et des formations adaptées ; je proposerai un amendement en ce sens.

Suite à la loi sur la réforme de l'apprentissage, je relaie ici la grande inquiétude des personnels des centres de formation d'apprentis (CFA) qui redoutent la concurrence avec des organismes privés. Les CFA, notamment alsaciens, ont d'excellentes performances en termes d'embauche de leurs élèves, or, aujourd'hui, ils ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés ni sur quel autel leur statut va être sacrifié. Et ce ne sont pas les troisième prépa-métiers remplaçant les troisième prépa-pro et le dispositif d'initiation aux métiers en alternance qui remonteront leur moral en berne. Que proposez-vous à ces personnels de l'éducation nationale dans le cadre de la réforme de l'enseignement professionnel ?

Que dire de la situation des lycées d'enseignement général et technologique ? Quand dans un lycée, six semaines après la rentrée, il manque trois équivalents temps plein, nous pouvons comprendre l'exaspération des parents d'élèves et des équipes éducatives ; heureusement, ce n'est pas la règle. Je tire mon chapeau aux proviseurs qui ont réussi la réforme pour les classes de première, avec les combinaisons de trois spécialités choisies parmi onze – parfois seulement sept ; mais qu'en sera-t-il en terminale ? Et surtout, quelles seront les combinaisons gagnantes pour l'enseignement supérieur ?

Monsieur le ministre, je vous ai interpellé sur la place des mathématiques dans la réforme du baccalauréat. Dans votre réponse, vous avez affirmé que l'enseignement des mathématiques sera consolidé et enrichi. Permettez-moi d'en douter. En effet, dans un communiqué de presse du ministère du 12 juillet 2019, nous pouvons lire que 64 % des élèves ont choisi la spécialité mathématiques, alors que la rapporteure cite le chiffre de 40 % dans son rapport…

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