Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mercredi 23 octobre 2019 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

J'entends des réactions aux propos de ma collègue. Je le comprends, car il ne s'agit pas ici de savoir qui est le meilleur en maths, mais d'affirmer ses choix politiques, des choix politiques qui déterminent ce budget. Or il vient après la loi Blanquer, après la réforme du baccalauréat et du lycée, après un certain nombre d'interventions du ministre, du Gouvernement et du Président de la République, de sorte que nous sommes parfaitement en droit de discuter, de critiquer, voire d'être opposés à ces choix politiques qui, selon moi, vont dans le sens inverse d'une lutte efficace contre les inégalités scolaires et culturelles. Des choix politiques qui risquent de ne pas suivre la voie proposée, qui était celle d'une recherche assidue d'une démocratisation de l'école.

Alors oui, nous avons des inquiétudes, car l'école est l'un des piliers de notre société. Or nous voyons les conditions de travail se dégrader, les personnels et les enseignants exprimer leur mal-être – tous n'ont pas contesté ces réformes, il faut le dire. Une contestation qui a d'ailleurs été gérée avec brutalité par M. le ministre l'an dernier.

Monsieur le Ministre, vous vous proclamiez l'avocat des professeurs à la rentrée, en annonçant une augmentation significative de leurs revenus. Nous avions, vous vous en doutez, une forme de lucidité qui nous invitait à la prudence ; je crois que ce budget nous confirme que nous avons bien fait.

Depuis le début de votre mandat, des suppressions de postes ont eu lieu. Nous ne sommes pas sur un solde positif de création de postes, alors même que les effectifs, entre 2018 et 2020, ont, eux, progressé de près de 100 000 élèves. Dans le même temps, alors qu'il avait été annoncé qu'il n'y aurait pas de fermeture d'école, une centaine d'écoles ont été fermées et certaines ont été fusionnées.

Par ailleurs, le nombre d'emplois créés dans le premier degré est loin de ce qui a été annoncé l'an dernier. Ce que vous donnez d'une main dans le premier degré est aussitôt repris de l'autre – mais cela est vrai depuis le début du quinquennat – pour le second degré. En effet, depuis trois ans, les postes créés dans le premier degré l'ont été par redéploiement des moyens du second degré.

De plus, les chiffres ne reflètent pas toujours la réalité. De nombreux personnels de l'éducation nationale le dénoncent : il manque des adultes dans les écoles. Des adultes qui pourraient prendre le relais auprès des enfants, dans des situations déterminées, et des temps tampons définis. Ce manque d'adultes participe à la dégradation des conditions de travail des enseignants.

Nous ne constatons toujours pas de créations de postes de CPE, d'assistants sociaux, de psychologues, d'infirmiers ni de médecins scolaires. Or nous savons que tous ces personnels, qui se mobilisent depuis le début du quinquennat pour dénoncer le manque de postes, contribuent à un meilleur climat à l'école.

Si la prime REP+ est la bienvenue, comme le troisième volet du PPCR, plutôt que de proposer aux enseignants de réaliser des heures supplémentaires – tous ne peuvent en effectuer – il conviendrait de revaloriser leurs salaires, d'autant que les mesures annoncées sur les retraites sont particulièrement inquiétantes. À quand une réelle augmentation des salaires de l'ensemble des enseignants ?

Enfin, l'incident de Lubrizol nous a montré à quel point le dispositif pour prévenir les directeurs et les directrices d'école n'était pas au point. Des mesures ont-elles été prises pour améliorer cette situation ?

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