Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 16 octobre 2019 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Non, madame Motin, les Français ne se lèvent pas tous les matins en pensant à la dette. Ça, c'est ce qu'on veut leur faire croire. En revanche, ils se lèvent tous les matins en se demandant s'ils vont avoir de quoi finir le mois, s'il reste encore des services publics, si les pompiers, par exemple, auront les moyens de faire leur métier… Voilà quelles sont leurs préoccupations centrales ! Vous dites que les 14 milliards « pèsent » sur l'économie, mais c'est aussi ce qui a permis à la France, pour la première fois depuis très longtemps, d'avoir 0,7 point de croissance. Cela a engendré des recettes supplémentaires.

Par ailleurs, on nous parle sans arrêt du « trou » de la sécurité sociale, on nous dit qu'on ne peut plus se permettre de payer les prestations sociales, mais le problème vient-il vraiment de la sécurité sociale ? Non, il n'est pas de son fait. À coups d'exonérations et de non-compensations, on est en train de tuer la sécurité sociale ! Fin 2018, la sécurité sociale était excédentaire de 500 millions d'euros ; là, on va la rendre artificiellement déficitaire, l'État refusant de compenser les mesures qu'il a décidé de prendre après le mouvement des « gilets jaunes ». Or, l'État n'a pas à doper la consommation populaire en puisant dans les ressources de la sécurité sociale ! De manière transpartisane, nous devrions tous pouvoir nous mettre d'accord sur ce point ! On peut avoir telle ou telle analyse politique, faire tel ou tel choix budgétaire : il n'est pas acceptable d'appauvrir artificiellement la sécurité sociale. À la suite de la mobilisation des « gilets jaunes », le Gouvernement a décidé de mettre de l'argent dans la consommation populaire mais ce n'est pas à la sécurité sociale de payer. C'est tout le problème ici.

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