Intervention de Éric Diard

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Diard :

Madame la ministre, l'année dernière, les députés de l'ensemble des groupes parlementaires qui siégeaient encore à une heure tardive s'étaient mobilisés contre une triste réalité : chaque année plus de 500 enfants meurent du cancer et plus de 2 500 sont diagnostiqués. Les cancers pédiatriques sont la première cause de mortalité des enfants par maladie : le plus grave est que, depuis trente ans, nous ne parvenons à diminuer ni le nombre d'enfants diagnostiqués ni la mortalité, alors que la prévention portent des fruits chez les adultes.

En effet, les cancers touchant spécifiquement les enfants sont particuliers : certains n'ont rien de commun avec les cancers touchant l'ensemble de la population. C'est pourquoi nous vous avions demandé d'allouer des crédits supplémentaires à la recherche sur les cancers pédiatriques. Grâce à cette mobilisation sur un sujet qui dépasse les clivages politiques, et avec votre aide, nous avions obtenu 5 millions d'euros de crédits supplémentaires.

Ma question porte sur l'utilisation de ces crédits. Nous pouvons en effet l'améliorer sans que cela coûte un euro. L'INCa devait discuter avec les associations pour préciser l'utilisation de ces 5 millions d'euros supplémentaires. Or l'Institut ne veut financer que des actions « exclusivement nouvelles », ce qui entraîne le rejet d'appels à projets émergents novateurs dédiés aux cancers pédiatriques, car ces projets ont pu être pris en charge par des canceropôles régionaux.

Vous le savez, madame la ministre, ces canceropôles sont loin de disposer des mêmes moyens que l'INCa, d'autant qu'ils n'ont pas, eux, reçu de rallonge de 5 millions d'euros. La politique de financement trop restrictive de l'INCa nuit à la recherche sur les cancers pédiatriques. Seul un enfant sur dix se voit proposer de participer à une étude épidémiologique, alors que ces études sont nécessaires pour faire baisser le nombre d'enfants diagnostiqués.

Madame la ministre, que pouvons-nous faire pour infléchir cette politique de financement restrictive de la part de l'INCa ? La lutte contre les cancers pédiatriques nécessite de l'argent : nous en avons obtenu l'année dernière. Il doit être correctement utilisé : c'est pourquoi nous avons besoin de savoir ce que le Gouvernement compte faire pour débloquer l'utilisation des fonds obtenus.

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