Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du lundi 28 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Le film Au nom de la terre a en effet un succès fou. Il a été vu par de très nombreux spectateurs. Il est d'ailleurs amusant de noter qu'il a beaucoup moins de succès dans les métropoles que dans les zones rurales et dans la France enracinée, ce qui est plutôt bon signe.

Mais le sujet que vous abordez est sérieux, et douloureux, et, sur ce sujet, nous avons pris des mesures. Aujourd'hui, plus d'un agriculteur se suicide chaque jour. Ce n'est pas toujours pour des raisons liées à l'exploitation agricole, tout comme les suicides observés dans d'autres professions ne sont pas toujours liés au milieu professionnel, mais ces suicides sont des drames.

Je voudrais à mon tour saluer la MSA et les MSA départementales et locales pour le rôle important qu'elles jouent auprès des agriculteurs, ainsi que l'association « Solidarité paysans », qui accompagne les agriculteurs en difficulté.

Des dispositifs d'État existent également pour les aider et nous avons mis en place, avec la MSA, un collectif national de suivi des situations individuelles. Il faut absolument inciter les voisins, les amis, les proches, à parler. Nous ne mettons pas en place des groupes de parole à proprement parler, mais nous encourageons le dialogue, car je suis persuadé que c'est ainsi que nous pourrons lutter contre ce phénomène dramatique que constituent les suicides des agriculteurs.

Certains se suicident pour des raisons personnelles, d'autres pour des raisons purement liées à l'agriculture : « Ça ne paie plus » ; « Je suis très endetté » ; « Je ne m'en sors pas » ; « Je suis attaqué ». L'agribashing joue un rôle évidemment important dans ce contexte, en pesant sur le moral des agriculteurs, comme l'ont souligné tout à l'heure les différents orateurs.

Vous avez donc raison, monsieur le député, même si je n'ai pas de réponse concrète à vous apporter. Je peux toutefois vous dire que les associations, la MSA et le groupe de travail que nous avons créé au niveau national avec les organisations agricoles et la MSA, sont conscients de cette situation. Il faut aller plus loin. La vigilance doit être quotidienne. Nous ne pouvons plus accepter qu'un agriculteur se suicide tous les jours.

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