Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du mardi 29 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Enseignement scolaire

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Monsieur le député, je vous remercie pour cette question importante sur le devenir de l'école rurale, que nous avons souvent abordée dans cet hémicycle et que concerne le présent projet de budget. Nous avons mis au point une véritable stratégie pour l'école rurale, qui repose sur des critères à la fois quantitatifs et qualitatifs.

S'agissant des aspects quantitatifs, dans les quarante-cinq départements les plus ruraux, 270 postes supplémentaires ont été créés depuis trois ans, en incluant la rentrée actuelle et la rentrée suivante, pour 57 000 élèves en moins. Nous avons maintenu l'école rurale à un haut niveau de densité, puisque 20 % des écoles de France comptent une ou deux classes, ce qui traduit le volontarisme du Gouvernement. L'amélioration du taux d'encadrement des élèves dans tous les départements est encore plus vraie dans les cinquante départements les plus ruraux, de façon à offrir un service d'éducation plus efficace partout sur le territoire. En Lozère, par exemple, les classes comptent en moyenne quatorze élèves entre la petite section et le CM2 ; dans le Cantal, cette moyenne est de dix-sept élèves. Le Président de la République s'est engagé – et nous appliquons cet engagement – à ce qu'aucune école ne ferme avant la fin du quinquennat sans accord préalable du maire de la commune concernée.

Les territoires ruraux bénéficient en priorité de mesures spécifiques relevant de l'ensemble de notre politique éducative. Je pense à la revitalisation des internats, que plusieurs d'entre vous ont saluée et qui bénéficiera notamment aux territoires ruraux ; je pense aussi au plan bibliothèques, qui permet de constituer des fonds de livres dans des écoles isolées et qui est doté de 2 millions d'euros, ou encore à l'appel à projets « Écoles numériques innovantes et ruralité », lancé dans le cadre du programme d'investissements d'avenir – PIA – et doté d'environ 20 millions d'euros, qui permettra à 3 800 écoles dans 3 570 communes rurales de bénéficier d'équipements numériques destinés à favoriser les apprentissages. Enfin, les conventions ruralité, vous le savez, constituent une politique qualitative que nous avons poursuivie et approfondie. Aujourd'hui, quarante-neuf départements sont déjà couverts par ces conventions qui permettent de constituer des pôles scolaires, de mettre les écoles en réseau, de diminuer le nombre d'écoles à classe unique, d'encourager l'innovation pédagogique, d'adapter les services de transport scolaire et de recourir aux ressources numériques.

J'ai proposé à tous les interlocuteurs concernés, notamment dans le cadre des rapports auxquels vous avez fait référence, monsieur le député, de déployer une stratégie qualitative de rebond de l'école rurale. J'en ai de multiples exemples, comme cette école que j'inaugurai la semaine dernière non loin d'ici, où se fait ce que nous préconisons pour l'ensemble de la France, à savoir le renforcement de l'attractivité par une politique de l'école rurale, le rebond de l'école pouvant entraîner le rebond démographique d'un village. C'est cette stratégie qualitative que nous souhaitons pour l'école rurale, en ne nous contentant pas d'agir sur la défensive, mais en étant aussi à l'offensive.

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