Intervention de Jean François Mbaye

Séance en hémicycle du mercredi 30 octobre 2019 à 15h00
Condamnation de l'offensive militaire turque dans le nord-est syrien — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye :

Adepte des annonces en fanfare de moins de 280 caractères, le président Donald Trump a pourtant choisi, le 7 octobre dernier, la voie du communiqué pour signifier, presque en catimini, son intention de retirer les troupes américaines présentes dans le Nord de la Syrie. Si cette retenue inhabituelle n'a été que de courte durée, elle n'a malheureusement été suivie d'aucun démenti des déclarations officielles de la Maison Blanche, mais bien de la confirmation que l'habileté géopolitique du président américain était encore largement perfectible. Ce constat est partagé jusque dans son propre camp, puisque certains élus républicains du Congrès n'ont pas hésité à prophétiser « un désastre en puissance ».

Ils n'ont malheureusement pas eu à patienter bien longtemps pour voir la réalité donner corps à leurs craintes : deux jours seulement après l'annonce du président Trump, la Turquie lançait son opération « Source de paix ». Chacun appréciera à sa manière le cynisme dont a fait preuve Ankara en nommant ainsi un processus qui a provoqué, en moins d'un mois, plusieurs centaines de morts et contraint à la fuite des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants.

« Ainsi va la guerre ! » pourrait-on me répondre non moins cyniquement. Mais c'est une guerre où l'un des belligérants fait procéder à des exécutions sommaires de civils au mépris de toutes les normes internationales ; une guerre où une militante de la paix, Mme Havrin Khalaf, a été torturée puis sauvagement assassinée en raison de ses opinions politiques. De telles pratiques ne sont pas tolérables, et aucun conflit armé ne saurait justifier des exactions d'une telle gravité.

Ces circonstances sont dramatiques, mais elles sont d'autant plus intolérables lorsque l'on sait qu'elles frappent nos propres alliés. Sans les forces démocratiques syriennes, notre ennemi commun, l'État islamique, étendrait encore son influence territoriale au Levant. N'oublions jamais que c'est la présence au sol de ces combattants kurdes, arabes et syriaques qui a permis l'anéantissement du califat fantasmé de Daech.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.