Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Économie - engagements financiers de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques :

C'est un modèle économique qui a le mérite d'être innovant et qui, pour l'instant, donne satisfaction. En revanche, comme mon collègue Xavier Roseren, je suis dépité par le sort fait à la ligne relative à l'activité de garantie de Bpifrance et je défendrai, moi aussi, des amendements visant à en restaurer les crédits. C'est donc un avis de sagesse que j'ai émis sur ce budget.

J'ai consacré la partie thématique de mon rapport à deux sujets importants. D'abord, comme Nicolas Forissier, je me suis intéressé au déploiement de la Team France Export, très satisfaisant depuis deux ans. Je m'interroge cependant sur le degré auquel les régions, nouveaux partenaires de la Team, se sont approprié la thématique de l'export. L'année prochaine, il conviendra d'explorer plus en détail, avec l'Association des régions de France ou certaines régions particulièrement mobilisées sur le sujet, leur manière d'apporter une valeur ajoutée au dispositif. En tout cas, c'est une très belle réforme en train de se dérouler.

Dans un second temps, j'ai décidé de revenir sur la situation des filières agricoles confrontées aux accords commerciaux, signés ou en cours de négociation. Les tensions de cet été, dans le cadre de la ratification du CETA – Accord économique et commercial global – , rendaient nécessaires une certaine objectivation de la situation et le maintien d'un dialogue entre les professionnels et la représentation nationale. Pour préparer mon rapport, j'ai reçu les représentants de sept filières : les filières de production animale – viande bovine, porcine et volaille de chair – , les filières traditionnellement exportatrices comme la filière sucre ou la filière céréales et oléoprotéagineux, la filière vins et spiritueux – particulièrement importante dans les résultats commerciaux – et enfin la filière laitière. La situation de ces différentes filières à l'export est très variable : certaines sont très exportatrices, d'autres découvrent le sujet. Je tiens à souligner que dans nos travaux à l'Assemblée nationale, nous ne faisons jamais attention à la compétitivité du secteur agroalimentaire. Nous devrions davantage nous poser cette question avant de prendre des décisions. Ainsi, je m'interroge sur les conséquences que les annonces faites hier par le ministre de l'agriculture auront sur la capacité de certaines filières à rester compétitives.

Nous devons, de manière générale, être très attentifs à la situation du secteur car en dehors des vins et des spiritueux, les résultats de la France dans le domaine agroalimentaire ne sont pas brillants. Selon un rapport de notre collègue, le sénateur Laurent Duplomb, en 2023, notre pays n'affichera plus d'excédent commercial en matière agricole. À nous donc de convaincre les agriculteurs de nos territoires que les accords commerciaux, improprement appelés de libre-échange – cette qualification n'a cours que dans notre pays – n'ouvrent pas le champ à la loi du plus fort, mais fixent au contraire les règles d'un commerce ouvert, mais régulé, qui doit permettre de conforter les revenus agricoles.

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