Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission Économie (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Cet amendement d'appel permettra peut-être de répondre aux interrogations de Mme la secrétaire d'État. Une fois encore, nous sonnons l'alarme au sujet du saccage de notre industrie. Le Gouvernement doit prendre conscience du scandale que nous connaissons actuellement au niveau national, particulièrement en ce qui concerne la vente d'Alstom à General Electric.

Cette vente est un fiasco de bout en bout. L'État a fait preuve d'une faiblesse indigne à chaque étape : en donnant son accord à la vente, en n'assurant aucun suivi à la mise en oeuvre de l'accord, en ne levant pas les options d'achats détenues par le groupe Bouygues et en refusant de sanctionner General Electric pour le non-respect de l'accord de 2014. Aujourd'hui, on évoque l'implication dans les procédures en cours d'un ancien ministre de l'économie devenu Président de la République.

Le Gouvernement se satisfait d'un accord qui va coûter 300 emplois au bénéfice et sur la foi d'une entreprise dont la totale déloyauté est prouvée depuis des années. En laissant sombrer les activités françaises de General Electric, il trahit les intérêts économiques et industriels de la nation.

Les savoir-faire accumulés pendant un siècle sur le site de Belfort ont un caractère patrimonial. Ils appartiennent certes aux salariés, mais plus largement, au même titre qu'un monument, à tous les Français. Ces savoir-faire sont d'autant plus précieux qu'une fois perdus, ils ne pourront pas être récupérés. Ils sont pourtant indispensables pour mettre en oeuvre une planification et une transition écologiques.

En laissant mourir les activités françaises de General Electric, vous placez le pays, en matière de production d'énergie, dans la main de géants industriels et de puissances étrangères, ce qui est scandaleux.

Nous soutenons toutes les démarches visant à faire la lumière sur les circonstances qui ont produit la situation actuelle et, par cet amendement, nous entendons braquer le projecteur sur le caractère problématique de votre politique industrielle.

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