Intervention de Frédéric Petit

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit, rapporteur pour avis (Diplomatie culturelle et d'influence) :

Concernant l'Irak, j'ai vu une diplomatie cohérente ; je le dis avec beaucoup de force et de sympathie pour les gens que j'ai rencontrés. Ainsi, le conseiller de coopération et d'action culturelle (COCAC) m'a dit que pour créer un lycée français à Bagdad, plutôt que de téléphoner à l'AEFE à Paris, il s'employait à trouver à Bagdad des gens de terrain intéressés pour monter une structure qui serait homologuée dans deux ou trois ans par l'éducation nationale française : c'est la première fois que j'entends cela !

La fondation ALIPH fait de la restauration patrimoniale dans les zones en conflit. C'est un nouvel outil de notre diplomatie : cette fondation de droit privé, dont nous sommes les principaux contributeurs avec 30 millions d'euros, montant qui a permis de lever une somme nettement supérieure, pour restaurer le musée de Mossoul et d'autres lieux ayant été détruits. Il y a en Irak des idées nouvelles, de l'audace et une diplomatie qui ne fait pas plus, mais qui agit différemment, en osmose avec le terrain qu'elle connaît bien.

Un dernier mot sur les ressources humaines du ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Dans mon programme, on ne gère pas en premier lieu la pénurie d'argent : on gère une organisation, qui doit être réformée avant tout apport de crédits, sans quoi ceux-ci seront perdus. C'est exactement ce qu'il s'est passé avec l'AEFE, qui a bénéficié de 25 millions d'euros supplémentaires : si elle les avait obtenus il y a deux ans, ils n'auraient pas été employés aussi efficacement que cette année.

Il en va de même pour les ressources humaines du ministère. Il faut redéfinir leur organisation si l'on veut disposer d'un vrai service de ressources humaines. Aujourd'hui, on gère des carrières et non pas des ressources, sans faire la différence entre compétences diplomatiques et compétences culturelles.

Il vaudrait mieux se pencher sur l'organisation des ressources humaines du ministère avant de prévoir des moyens supplémentaires. Sinon, j'ai peur que l'on fasse comme pour les services des visas qui, certes, manquent de moyens, mais qui sont surtout mal organisés. Une vraie politique de gestion des ressources est nécessaire mais, pour cela, il faut changer le système : on ne remet pas du gazole dans un système avant de l'avoir modifié.

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