Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Aide publique au développement ; prêts à des États étrangers

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

L'engagement du Président de la République de faire passer l'aide publique au développement – APD – à 0,55 % du produit intérieur brut français d'ici 2020 est une ambition limitée. Nos voisins européens font bien mieux que nous, à l'instar de la Suède, la Norvège, le Danemark ou encore le Luxembourg qui, depuis 2005, ont consacré chaque année au moins 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au développement.

L'Organisation de coopération et de développement économiques – OCDE – préconise une augmentation de 6 milliards d'euros d'ici 2022, soit un peu plus d'1 milliard supplémentaire chaque année. Nous sommes loin du compte !

Notre humanisme devrait prévaloir sur les stratégies comptables. Au début du mois, à Lyon, alors que la France organisait la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Président de la République a annoncé une augmentation de 15 % de la contribution de la France au Fonds. Quelle déception, notamment pour les organisations non gouvernementales et les associations ! J'étais à Lyon, elles m'ont fait part de leur désarroi et de leur incompréhension.

Cette décision est de votre responsabilité. Cinq cents millions d'euros en moins représentent 340 000 morts supplémentaires. Nous pourrions enrayer ces pandémies, qui ne sont pas des fatalités, si nous faisions preuve de bonne volonté et de détermination politique – elles ne suffiraient pas, je vous l'accorde. Mais les chiffres, éloquents, sont révoltants : 800 000 personnes sont mortes du sida l'an passé, 37,9 millions de personnes vivent toujours avec le virus aujourd'hui, 10,4 millions de personnes sont atteintes de tuberculose et 1,7 million en décèdent chaque année. Un enfant de moins de 5 ans meurt du paludisme toutes les deux minutes !

Monsieur le ministre, qu'attend le Gouvernement pour être à la hauteur de ces enjeux ?

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