Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission aide publique au développement (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Lors du sommet du G7, Emmanuel Macron a annoncé le doublement de la contribution française au Fonds vert pour le climat, qui représente 2 milliards d'euros. Or, avec 1,238 milliards d'euros de dons et 310 millions d'euros de prêts, le compte n'y est pas. Par ailleurs, la contribution française n'est pas entièrement faite de dons. Et, à propos de coups de com', je rappelle que Bruno Le Maire avait annoncé à cette occasion que serait votée dans le budget 2020 la fin des garanties publiques au charbon : cette mesure, annoncée par François Hollande en 2015, est en vigueur depuis quatre ans déjà, mais passons…

Le Fonds vert peut bien doubler : tant que 112 milliards d'euros de subventions annuelles aux énergies fossiles continueront d'être versées à l'échelle de l'Union européenne, son budget ne fera pas le poids. Globalement, en 2016, environ 825 milliards de dollars ont été investis dans les énergies fossiles et les secteurs générant des émissions de gaz à effet de serre élevées. La France continue ainsi à financer des secteurs climato-incompatibles.

L'institut I4CE – l'Institut de l'économie pour le climat – estime que les investissements fossiles défavorables au climat ont dépassé les 67 milliards d'euros en 2018. En comparaison, les investissements publics et privés favorables au climat ont atteint 45,7 milliards. Quinze à 18 milliards d'euros manquent à la transition française. Les sommes manquantes sont faciles à trouver : l'I4CE a identifié 16 milliards d'euros de niches fiscales sur la taxation des énergies fossiles qui bénéficient aux secteurs polluants. Le Gouvernement doit réformer ces niches car, si les financements français pour la transition énergétique augmentent, ils ne représentent qu'une goutte d'eau. C'est donc le tarissement des financements internationaux défavorables au climat qu'il faut viser, en parallèle de l'augmentation du Fonds vert.

Le « greenwashing » dont parlait tout à l'heure M. le rapporteur spécial et auquel le Président de la République a souvent recours, est évidemment coupable. Les investissements soutenant les combustibles fossiles doivent être urgemment taris et les flux réorientés au service d'une transition écologique nationale et d'une réelle solidarité internationale. C'est dans cet état d'esprit que nous avons déposé cet amendement d'appel.

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