Intervention de Samantha Cazebonne

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSamantha Cazebonne :

La mission « Action extérieure de l'État » fournit à la France les moyens de poursuivre deux objectifs étroitement liés : mener une diplomatie universelle et accompagner nos concitoyens établis à l'étranger, eux qui sont nos premiers ambassadeurs.

Le programme 185 concerne la diplomatie culturelle et d'influence dont les actions, en déposant un peu de France, de sa culture, de sa langue, de ses valeurs, dans le coeur des populations du monde, favorisent des relations pérennes avec les sociétés civiles, fondées sur l'échange et le souci de l'intérêt commun.

L'enseignement français à l'étranger y occupe une place de choix. Ce projet de loi de finances prévoit d'ailleurs une augmentation importante de la dotation de près de 25 millions à l'AEFE, ce qui établit le budget global hors bourses scolaires et dotation de sécurité à 408,6 millions, soit le plus haut budget depuis 2013, et ce afin de soutenir l'agence dans l'application de la réforme visant à assurer le doublement du nombre d'élèves et le maintien de la qualité du réseau.

Dans ce cadre, je souhaite souligner un aspect abordé dans le rapport interministériel que j'ai remis sur le développement de l'enseignement français à l'étranger : la participation de notre pays au développement de filières françaises dans les systèmes locaux d'éducation publique.

En effet, s'il ne fait pas de doute que les opérateurs et les équipes éducatives des lycées français à l'étranger fournissent un enseignement français de qualité auprès de nos concitoyens établis hors de l'Hexagone ainsi qu'aux familles de nationalité étrangère qui font le choix du français pour l'éducation de leurs enfants, le travail entamé, notamment avec le LabelFrancÉducation, pour rendre plus accessible cet enseignement gagnerait à être développé. Ces filières dites bilingues dans les systèmes publics locaux favorisent un maillage géographique plus dense et proposent un choix supplémentaire aux élèves, français ou étrangers. En offrant de nouvelles perspectives et possibilités, la France incarne les valeurs de liberté par le choix, d'égalité et de fraternité, valeurs cardinales que notre pays souhaite transmettre à travers sa diplomatie d'influence.

N'oublions pas non plus le rôle crucial joué par les instituts français et les alliances françaises : les cours prodigués, les activités culturelles proposées, les festivals organisés constituent autant de liens noués entre la France et les sociétés civiles. Les synergies avec l'enseignement français à l'étranger doivent d'ailleurs, là aussi, être renforcées, avec le concours du CNED – le Centre national d'enseignement à distance – , pour accueillir et inventer des modes d'accès complémentaires à l'enseignement français.

Toujours dans les développements à soutenir, les associations FLAM – Français langue maternelle – sont créées et portées à bout de bras par des personnes engagées dont l'énergie et le dévouement forcent le respect, en proposant des activités culturelles et éducatives à des familles françaises qui souhaitent garder un lien fort avec notre pays. Elles méritent des moyens à la hauteur de leur investissement, elles qui contribuent à garder allumée la flamme française chez les enfants de nos concitoyens établis hors de France.

Enfin, concernant également l'accessibilité à l'enseignement français, le programme 151, « Français à l'étranger et affaires consulaires », comprend les crédits pour l'aide à la scolarité des élèves boursiers et des élèves en situation de handicap s'ils sont boursiers par ailleurs. Or, depuis l'adoption de deux de mes amendements sur l'inclusion scolaire, celle-ci fait désormais partie des missions de l'AEFE. Il serait donc cohérent que nous soutenions toutes les mesures nécessaires pour que ce principe devienne une réalité dans nos établissements de l'étranger, notamment en revisitant les règles de calcul des accès aux bourses afin que les sommes dépensées pour financer un emploi d'accompagnant d'élève en situation de handicap – AESH – soient enfin considérées comme des frais de scolarité. Une autre de ces mesures consiste à prendre en compte le nombre d'heures d'enseignement de langue, plus important qu'en France – – ce qui fait la spécificité de nos établissements à l'étranger – lors du calcul du nombre d'heures d'accompagnement prises en charge, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Nous le savons : lorsque la France agit à l'extérieur, c'est pour peser sur l'ordre du monde, et c'est bien par l'incarnation de ses valeurs fondamentales et égalitaires qu'elle sera en mesure de les diffuser pour un monde, espérons-le, plus juste.

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