Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission aide publique au développement (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

La mission « Aide publique au développement » constitue un marqueur fort de notre solidarité internationale, qui est très largement plébiscitée par les Français et particulièrement par les jeunes. Ces derniers ont bien compris que ce qui se passe dans les pays du Sud pourra se répercuter sur leur propre vie. C'est d'ailleurs très encourageant, lorsque l'on songe que 60 % des Français ont une mauvaise opinion de la mondialisation.

Une enquête d'opinion de 2018 montre ainsi que les répondants associent spontanément, au mot « mondialisation », des termes négatifs – comme « complot », « arnaque » ou « destruction ». Ces derniers l'emportent nettement sur les termes positifs – tels « développement », « chance », « opportunité ». Et 55 % des sondés jugeaient en outre que la mondialisation a des effets négatifs pour l'Afrique elle-même.

Profitons donc de l'accueil positif que réservent les Français à notre politique de solidarité internationale pour bâtir avec eux l'architecture d'une nouvelle relation au monde, cette dernière s'invitant de toute manière dans leur vie domestique.

Nous devons progresser dans la durée pour atteindre l'objectif d'une aide publique au développement représentant 0,55 % du revenu national brut. Le projet de budget pour 2020 marque une avancée dans ce sens, mais nous devons rester vigilants : la hausse de plus de 57 % sur trois ans concerne les autorisations d'engagement. Il faudra que les crédits de paiement suivent !

D'autre part, les crédits de la mission « Aide publique au développement » ne constituent pas la totalité de notre aide publique au développement, laquelle représente au total près de 11 milliards d'euros et s'organise autour de cinq priorités : la stabilité internationale, le climat, l'éducation, l'égalité entre les femmes et les hommes, et la santé.

Nos compatriotes considèrent que l'Afrique est la région du monde dans laquelle la France doit intervenir en priorité. La perspective du sommet Afrique France qui se tiendra à Bordeaux en juin 2020 constitue une formidable invitation à mobiliser nos territoires et leurs ressources vives pour mieux connecter la France à l'Afrique, à travers une multiplicité de dispositifs.

Il nous faudra aussi réinterroger la gouvernance de cette politique au niveau national et local, surtout à l'approche du renouvellement des exécutifs municipaux à l'horizon 2020. J'appelle les futurs candidats aux élections municipales à intégrer dans leur programme une part internationale : c'est extrêmement important !

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