Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du jeudi 31 octobre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission aide publique au développement (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

S'agissant des secteurs prioritaires, les aides à l'éducation ou à la santé ont à peine augmenté de 100 millions d'euros depuis 2013. Plus inquiétant encore, plus de 50 % de l'aide à l'éducation apportée par la France est constituée de frais de scolarisation d'étudiants étrangers – environ 70 millions d'euros en 2018 – , parmi lesquels figurent des Chinois, des Indiens ou des Russes. Les sommes correspondantes sont comptabilisées dans l'aide au développement.

Le retard sur nos objectifs est certain. Le Comité interministériel de la coopération internationale prévoyait en 2018 une progression régulière de notre budget, mais n'a jamais parlé d'annulation de dettes.

Les prêts continuent à exploser, avec plus de 60 millions d'euros de prêts bilatéraux supplémentaires en 2020.

Le risque de ne pas respecter nos promesses multilatérales – multiplication par dix de notre participation au partenariat mondial pour l'éducation, doublement de notre contribution au Fonds vert pour le climat, renforcement de notre aide humanitaire, hausse de 20 % de notre participation au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – se précise.

Le budget de l'aide publique au développement pour 2020 ne progressera en réalité que de 210 millions d'euros en crédits de paiement, sur un total de près de 11 milliards, dont près de 60 % ne concernent en rien les aides directes pour les pays pauvres. Nous renonçons à faire du développement économique et de l'amélioration du niveau de vie des pays en développement notre priorité et de nous interroger sur ce que feront les 400 millions d'Africains qui crèvent de faim et de soif.

C'est un député excédé, engagé depuis toujours dans la coopération, qui vous parle, monsieur le ministre.

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