Intervention de Christophe Bouillon

Séance en hémicycle du lundi 4 novembre 2019 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

Ce budget est-il à la hauteur de la transition écologique ? Nous permettra-t-il d'opérer le tournant qui s'impose aujourd'hui pour orienter toutes nos dépenses publiques de manière à répondre à l'exigence inéluctable de lutter contre le changement climatique ? Ce budget est-il, enfin, à la hauteur de vos ambitions ?

Ces questions étant posées par moi, vous vous doutez que ma réponse sera probablement « non », tandis que j'imagine que vous me répondrez en choeur « oui ».

Ces questions se posent avec d'autant plus d'acuité que vous bénéficiez d'une situation économique et financière favorable : grâce aux taux d'intérêt historiquement bas, l'État a économisé 8 milliards d'euros. Les prélèvements à la source ont, en outre, rapporté près de 2 milliards supplémentaires. Pour le dire simplement, la situation vous offre donc des marges : vous avez finalement les moyens d'orienter les dépenses un peu plus favorablement aux mesures qui peuvent concourir à la lutte contre le changement climatique. C'est vrai dans tous les domaines, particulièrement dans celui des transports.

Le Haut Conseil pour le climat juge pourtant qu'une grande partie des actions entreprises et des dispositifs instaurés ne sont pas satisfaisants. S'y ajoutent, entre autres, les commentaires de l'Institut pour l'économie du climat, qui indiquent que, si nous nous fixons pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, il nous faudra redoubler d'efforts au cours des prochaines années. Il estime que le coût de ces efforts devrait se situer entre 16 et 17 milliards d'euros chaque année supplémentaire, c'est-à-dire, pour les investissements publics, entre 7 et 9 milliards. Vous voyez que nous sommes assez loin du compte.

Vous nous avez certes distribué un livret pour la transition écologique énumérant tous les efforts que vous semblez avoir faits pour atteindre l'objectif et réaliser l'ambition de la transition écologique. En ce qui concerne le domaine des transports, on y lit que, désormais, plus un centime n'ira aux grands projets, mais que tout sera consacré à ce que vous appelez les « transports du quotidien ».

Mais, sur ce sujet, comme l'ont dit mes collègues, un rapport se fait attendre. Vous le savez, monsieur le secrétaire d'État : on recherche désespérément le rapport Philizot. C'est presque une Arlésienne. Je me souviens d'un jeune député, le député Djebbari, qui, au moment des débats sur la loi pour un nouveau pacte ferroviaire, avait déposé un amendement, que nous avions soutenu, demandant que l'on dresse l'état des lieux de l'ensemble des petites lignes du pays, en tout cas des lignes sous-denses.

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