Intervention de Olivier Faure

Réunion du mercredi 10 juillet 2019 à 18h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Madame la ministre, vous venez de vous féliciter de l'augmentation de la part de nos exportations en Europe. Je vous en félicite également, mais ce rapport est en même temps l'occasion ou jamais de s'interroger sur les destinataires de ces ventes d'armes qui augmentent, s'il ne s'agit pas de forces européennes.

Je voudrais ainsi revenir sur la question des missiles Javelin qu'a déjà abordée mon collègue André Chassaigne avant de quitter la réunion. Selon le New York Times, des missiles ont été retrouvés en Libye, vous l'avez dit, à Gharyan.

Peut-être suis-je trop ignorant de la façon dont ces armes sont utilisées, mais est-il courant que des missiles antichars soient attribués à des forces spéciales, qui ne sont pas connues pour leur engagement direct au front ? Ces forces ne sont habituellement pas équipées de tels missiles.

Vous dites ensuite que ces missiles ont été stockés, car ils étaient inutilisables. Étaient-ils stockés à Gharyan ou ailleurs ? En quelle année ont-ils été abandonnés ?

L'ambassade de France a rappelé en juillet que la présence de forces françaises à Gharyan était une fake new. Si les forces françaises n'étaient pas présentes en Libye et si les missiles étaient inutilisables, pourquoi le maréchal Haftar se baladerait-il avec de telles armes ? Pourquoi celles-ci ne seraient-elles pas stockées à l'endroit où on les a retrouvées ?

Enfin, le New York Times rapporte que ces missiles étaient transportés dans des conteneurs émiratis. Cela signifie que les armes n'étaient pas stockées à Gharyan, mais qu'elles ont été déplacées. Or, le rapport que vous nous avez remis précise que la France avait pour clients sérieux les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite. Vous le savez, et nous vous avons déjà interrogée sur le sujet lors de la précédente audition, ces Émirats et l'Arabie saoudite sont engagés dans un conflit au Yémen. Vous avez répondu qu'à votre connaissance, il n'y avait pas de raison de penser que les armes que nous leur livrons étaient utilisées directement contre les populations civiles. Il se trouve que les ONG et la presse documentent régulièrement le fait que…

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