Intervention de François Jolivet

Séance en hémicycle du mardi 5 novembre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Compte d'affectation spéciale contrôle de la circulation et du stationnement routiers (état d)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Jolivet :

L'amendement no 1437 vise à transférer une partie des crédits alloués aux nouveaux radars de contrôle routier aux communautés de communes, afin de soutenir l'organisation des transports publics. L'amendement no 1438 tend à transférer les mêmes crédits aux collectivités territoriales.

Ces deux amendements sont surtout pour moi un prétexte pour prendre la parole. J'ai bien compris l'objectif du Gouvernement, monsieur le ministre ; cependant, j'ai l'impression que cette politique participe à désunir les gens, dans une société devenue bien complexe. À vouloir désunir, on peut parfois aviver l'exaspération.

Historiquement, vous n'en êtes pas responsable, la politique de sécurité routière ne fixe pas d'objectifs ; depuis 1970, sa mesure qualitative repose sur le nombre de morts. Nous raisonnons donc sur la morbidité.

Selon les chiffres de votre ministère, 13,7 millions de véhicules étaient immatriculés en France en 1970, et les accidents de la route ont provoqué 15 000 morts. En 2018, 40 millions de véhicules circulent en France – toujours sans compter ceux qui ne font que traverser le territoire – et 3 488 personnes sont mortes sur les routes, comme vous l'avez fort bien dit. C'est-à-dire que le nombre de véhicules a triplé, tandis que le nombre des victimes a diminué de 80 %.

Les collectivités territoriales ont fait des efforts ; les conducteurs ont fait des efforts ; les gouvernements successifs ont fait des efforts.

À vouloir en permanence utiliser une communication culpabilisante, en installant des radars robots, ou des robots embarqués, puisque les entreprises qui les fabriquent les dénomment ainsi, on suscite l'exaspération. Il faut changer cette méthode de communication, parce que le « faire peur » pourrait bien faire peur surtout à la République.

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