Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du vendredi 27 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 28

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Chers collègues, connaissez-vous le montant du seuil de pauvreté ? Il est fixé 1 008 euros par mois, et je peux vous assurer qu'il ne permet pas de faire le tour du monde pendant deux ans, comme M. Castaner avait l'air de le prétendre pour les allocations chômage. Quand M. Macron déclare qu'il souhaite augmenter le minimum vieillesse, nous soutenons évidemment son initiative ; mais voyez-vous, agir socialement, c'est agir vraiment et non distribuer quelques miettes comme artifice de communication.

Le sociologue Robert Castel a retracé mille ans de traitement de la question sociale : Napoléon et Bismarck étaient allés plus loin que vous dans l'investissement auprès des plus démunis de nos sociétés ! On attend mieux de la cinquième puissance mondiale au XXIe siècle ! Voulez-vous que nos enfants confondent un roman de Victor Hugo ou d'Émile Zola avec le quotidien de leurs grands-parents, lorsqu'ils iront leur rendre visite ?

À la rentrée, un récent baromètre, initié par Ipsos pour le Secours populaire, pointait la précarité grandissante des seniors, avec une augmentation de près de 50 % des demandes d'aide, provenant particulièrement de femmes de plus de 60 ans. Il y a urgence à sortir de la pauvreté les victimes d'un capitalisme fou. Derrière ces chiffres, il y a des femmes et des hommes, comme cette femme de 61 ans récemment interrogée par La Croix, Fatima, qui vit dans une chambre de bonne, sous les toits de Paris, sans salle de bain ni toilettes, et qui, sans augmentation significative de cette allocation, n'imagine pas accéder aux standards de confort de notre époque.

Nous vous proposons donc de procéder à une véritable revalorisation de cette allocation. C'est pourquoi nous avons déposé un amendement visant à indexer le minimum vieillesse sur l'évolution du seuil de pauvreté dans les six mois qui suivront le vote de cette loi. Il y va de la dignité de nos concitoyens !

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