Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du mercredi 6 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission outre-mer (état b)

Annick Girardin, ministre des outre-mer :

Cela reviendrait à me traiter moi-même d'incapable puisque je suis une ultramarine – et j'en suis très fière ! Loin de moi l'idée que ces territoires ne compte pas suffisamment de gens compétents, de jeunes diplômés. Il s'agit d'un problème d'organisation. Les services de l'État ne disposent plus aujourd'hui de l'ingénierie leur permettant d'assurer un traitement rapide des dossiers. Les collectivités d'outre-mer rencontrent aujourd'hui des difficultés telles qu'elles n'ont pas toujours suffisamment de ressources pour financer une ingénierie locale. Quand je propose des crédits pour l'ingénierie, ce n'est pas pour que les services de l'État s'en servent mais pour que les collectivités puissent faire appel à des compétences locales afin d'aller plus vite et plus loin dans le traitement de ces dossiers.

Voyez le plan logement, monsieur le député : il répond exactement à toutes vos demandes. Or il ne vient pas seulement de moi – j'ai assisté à deux réunions – mais de tous ceux qui y ont participé, parlementaires, collectivités et professionnels travaillant sur le sujet : mon rôle s'est limité à ouvrir la séance et à valider leur travail au bout du compte. C'est là le résultat de la méthode de coconstruction que j'ai toujours privilégiée.

À peine nommée, j'ai lancé la conférence du logement en outre-mer, qui s'est tenue cette année – certes, cela fait deux ans et demi que je suis ministre, mais il y avait d'autres priorités à traiter au cours de la première année. Quoi qu'il en soit, nous sommes au rendez-vous, avec de nouveaux outils, une nouvelle dynamique, une nouvelle manière de faire qui devrait porter ses fruits – et si tel n'était pas le cas, il faudra très rapidement passer à l'évaluation. Je suis très pragmatique : personne n'a la science infuse, moi pas davantage que les autres.

Quant à l'appui à la réhabilitation du parc privé, la répartition budgétaire ne date pas d'aujourd'hui : elle est le fruit de l'histoire, l'ANAH finançant les propriétaires bailleurs et la LBU les propriétaires occupants – et les crédits consacrés à ce volet sont en hausse. J'aurais voulu que l'ANAH s'implique davantage encore dans les territoires d'outre-mer, mais d'autres choix ont été faits lors du lancement du plan logement par l'ensemble de ceux qui y ont été associés.

Pour la période 2019-2020, l'ANAH versera la prime unifiée aux propriétaires bailleurs et occupants, en compensation du crédit d'impôt aujourd'hui supprimé ; elle concerne notamment la rénovation énergétique. Nous devons utiliser l'ensemble des nouveaux outils créés par l'intermédiaire de l'ANAH, de la LBU et d'Action logement. Je sais que la défiscalisation n'est pas telle que vous la souhaitiez, mais je fais le pari que l'ensemble de ces outils nous permettront malgré tout d'apporter plus rapidement des solutions dans les territoires.

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