Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 7 novembre 2019 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission santé (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Au travers de cet amendement, nous demandons au Gouvernement de ne pas remettre en cause l'AME – cette remise en cause constituant, à nos yeux, une ligne rouge à ne pas franchir.

Je profite de la défense de cet amendement pour répondre à Mme la ministre qui a évoqué des propos très exagérés – y compris en provenance de nos bancs, j'imagine – et nous a invités à abandonner nos fantasmes.

Nous avons effectivement parlé de politique criminelle et, à cet égard, je voudrais vous rappeler quelques chiffres bruts, qui ne sont pas des fantasmes mais des faits. En 2012, l'Espagne a restreint l'accès aux soins pour les personnes migrantes, soi-disant pour mettre fin là aussi à un prétendu tourisme sanitaire, qui n'est en fait qu'un mensonge si l'on s'intéresse aux faits – comme le révèle notamment le rapport de Mme Caroline Fiat. Cette restriction de l'accès aux soins a conduit à une augmentation de la mortalité de 15 % au sein de la population migrante. Oui, cela s'appelle une politique criminelle !

Je remarque avec surprise – une surprise nuancée, tout de même – que votre indignation, s'agissant de la fraude, est à géométrie variable. En effet, la fraude n'est pas seulement le fait des migrants, auxquels vous vous en prenez ! On parle souvent des assistés et de la fraude sociale. Laissez-moi vous rappeler quelques chiffres qu'il est bon d'avoir à l'esprit. La fraude sociale, c'est 4 milliards d'euros. Mais la fraude patronale, c'est 16 milliards d'euros et la fraude fiscale, 80 à 100 milliards.

Vous vous attaquez aux plus faibles du pays, car vous ne voulez pas que l'on s'attaque aux riches qui, quant à eux, refusent la solidarité nationale et l'existence de politiques de solidarité. Vous agissez exactement comme l'extrême droite : vous divisez le pays en pointant du doigt les plus faibles, pour que l'on ne voie pas que vous avez rendu aux plus riches l'ISF, et d'autres cadeaux, et que c'est eux qu'il faudrait faire payer aujourd'hui !

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