Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du jeudi 7 novembre 2019 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Mission santé (état b)

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Je souhaite prendre le temps de vous répondre, tant la confiance dans les médicaments est un sujet d'importance. Je comprends l'inquiétude de nos concitoyens face aux scandales sanitaires, notamment ceux du Mediator et de la Dépakine dont les effets sont maintenant connus. Je reprendrai l'exemple de la Dépakine que vous avez cité, monsieur Ruffin. Les essais cliniques effectués sur ce médicament très ancien remontent à des dizaines d'années. À l'époque, la réglementation et la robustesse des avis relatifs aux AMM ne répondaient pas aux mêmes règles ni à la même structuration qu'aujourd'hui. Avec l'ANSM, les normes européennes, les lois Huriet et Jardé relatives aux essais cliniques, ou encore la loi Bertrand relative à la transparence de l'industrie pharmaceutique, nous disposons désormais d'un corpus législatif qui rend les avis plus transparents et robustes.

Ne mélangeons pas tout. Des informations concernant la Dépakine auraient probablement dû être connues plus tôt. Un processus d'indemnisation des victimes de ce médicament est en vigueur, et je m'attache à le rendre facile, lisible et accessible. Néanmoins, nous ne pouvons pas assimiler les problématiques que posent de nos jours les médicaments avec celles qui résultent d'essais cliniques réalisés dans les années cinquante ou soixante, qui ne répondaient pas aux mêmes règles qu'aujourd'hui. Si l'aspirine faisait l'objet d'une évaluation clinique aujourd'hui, il est possible que l'AMM ne lui soit pas accordée au vu de ses effets secondaires ! Les mentalités changent, et la réglementation évolue. Même les normes européennes deviendront de plus en plus drastiques. Tout ceci est de nature à sécuriser et à rassurer nos concitoyens.

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