Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 7 novembre 2019 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2020 — Cohésion des territoires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Monsieur le ministre, la cohésion des territoires, c'est bien, mais cela passe d'abord par l'écoute du terrain. Je vous propose donc d'entendre trois exemples – parmi d'autres – de doléances des habitants de l'ouest de l'Hérault.

Concernant d'abord les transports, Béziers se trouve, depuis les récentes inondations, comme coupé du reste du monde : plus aucun train ne roule entre Béziers et Sète. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir alerté le Gouvernement, depuis des mois et des années, sur la nécessité de construire une ligne à grande vitesse pour pallier les défaillances et la saturation de la voie ferrée actuelle.

S'agissant ensuite de la sécurité, le 31 octobre, à La Devèze, un quartier prioritaire de la politique de la ville à Béziers, une école entière était incendiée. J'aurais d'ailleurs aimé vous entendre vous exprimer à cette occasion aussi fermement que vous l'avez fait pour l'incendie du cirque de Chanteloup-les-Vignes. Près de 300 enfants ont été privés de rentrée lundi, dans une quasi-indifférence ministérielle, et il nous aura fallu attendre une semaine pour que M. Nunez daigne se déplacer pour constater l'étendue des dégâts – il sera demain à Béziers, ce dont je me réjouis. On le sait, monsieur le ministre : sans sécurité, les rénovations urbaines n'ont pas de sens. Il nous faut donc renforcer la sécurité dans ces quartiers où une poignée de voyous pourrit au quotidien la vie de milliers d'habitants.

Pour ce qui de la formation, enfin : alors que Montpellier concentre à elle seule 78 % des étudiants de l'académie, Béziers n'en accueille que 1,4 %. La fréquentation de l'antenne décentralisée de l'université Paul-Valéry à Béziers n'atteint toujours que la moitié de sa capacité. De même, l'institut universitaire de technologie – IUT – – de Béziers, que fréquentent 510 étudiants, aurait la capacité d'en accueillir près de 800, mais ne peut pas le faire, faute de crédits pour recruter des professeurs. La demande de formation dans le Biterrois est pourtant croissante. Monsieur le ministre, 10 000 étudiants de moins à Montpellier ne changeraient rien à la métropole. Avec 10 000 étudiants supplémentaires à Béziers, en revanche, vous changeriez la ville.

Si vous souhaitez réellement sortir du tout métropole et donner leur chance aux villes moyennes, comme vous l'avez fait avec le plan action coeur de ville – pour lequel Béziers vous remercie – , les bonnes idées sont légion : il suffit d'un peu de budget et d'une bonne dose de volonté politique. C'est cette volonté que les Biterrois attendent de vous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.