Intervention de Jacques Maire

Réunion du mardi 5 novembre 2019 à 17h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Au nom du groupe La République en marche, je vous remercie, madame la présidente, pour votre remarque. Je remercie également le secrétaire d'État, qui nous a montré par la durée de son intervention l'énormité de l'agenda commercial.

Il existe un décalage entre la perception qu'a l'opinion française de la douleur d'accoucher d'un accord et la dynamique européenne, extrêmement forte, dans laquelle vous avez bien montré votre rôle d'accompagnement et de contrepoids. Nous avons vécu cette douleur pendant quelques semaines, cet été ; nous la voyons poindre à nouveau dans les mois qui viennent, pour les débats de ratification qui s'annoncent peut-être, l'éventuelle deuxième lecture du CETA et les autres négociations en cours.

S'agissant de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, je m'interroge sur la cohérence, du moins sur le message politique qui est délivré lorsqu'on affirme que le compte n'y est pas, mais qu'on étudie quand même le dispositif, avec une commission et une étude d'impact. Un travail de pédagogie s'impose. Au sein de cette commission et ailleurs, pendant deux ans, nous avons accompli une performance en accompagnant le travail et en maintenant la pression. Vous-même, monsieur le secrétaire d'État, avez reconnu que, sans la pression du Parlement, l'exécutif n'aurait pas été aussi loin dans ses demandes. Il faut tirer les leçons des difficultés qui ont marqué les débats passés, en particulier le défaut de travail politique d'accompagnement, de pédagogie et d'inscription dans le débat démocratique national et local. Il faut expliquer ce qui se passe.

Vous avez beaucoup insisté sur les États-Unis. En octobre, l'OMC a revu ses prévisions de croissance des échanges commerciaux, de 2,9 % à 1,6 %. Les nuages s'accumulent. Si l'on considère les contre-mesures qui seront mises en oeuvre, telles que la prospection de notre diplomatie économique ou les actions de nos opérateurs comme Business France, n'y a-t-il pas un décalage entre la violence de l'irruption de cette tempête et la longueur d'horizon des négociations commerciales et des outils dont nous disposons ? Outre s'occuper des enjeux de régulation, l'Union européenne ne pourrait-elle pas, parallèlement à ce que font nos opérateurs, conduire un travail plus opérationnel de promotion et de présence à l'export ? Ce travail a déjà été imaginé au travers du Green deal et de la transition pour la recherche industrielle ; il pourrait l'être également en matière commerciale.

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