Intervention de Valérie Bazin-Malgras

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Bazin-Malgras, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Concernant la création artistique, il ne faut pas oublier que le coeur de la création, c'est l'artiste. Plutôt que développer les subventions directes aux artistes, je pense qu'il faut accompagner la structuration des professions et permettre aux créateurs de vivre de leur travail artistique, en veillant, par exemple, à ce que les institutions rémunèrent les artistes qu'elles exposent. Par ailleurs, le crédit d'impôt en faveur des producteurs de spectacle vivant est un levier efficace et peu coûteux pour développer la création et encourager la diffusion des productions dans tous les territoires ; je souhaite qu'il soit étendu au théâtre.

S'agissant justement du théâtre, je déplore la suppression par amendement, lors de l'examen de la première partie du PLF, de la taxe affectée à l'Association pour le soutien du théâtre privé. La profession organisait elle-même une solidarité interne. Pourquoi casser un outil qui fonctionne si bien ? Monsieur le ministre, où allez-vous trouver les crédits nécessaires pour compenser cette suppression ?

L'émiettement des crédits consacrés à l'éducation artistique et culturelle reflète les contours flous de l'objectif fixé par le Gouvernement de faire accéder 100 % des jeunes à l'éducation artistique et culturelle. Quant au pass culture, sa mise en oeuvre se fait par étapes. Monsieur le ministre, quand pourrez-vous nous transmettre le bilan de la première phase d'expérimentation ?

Enfin, il est impossible d'analyser le budget de la culture sans évoquer la question du mécénat. Ces dix dernières années, l'État s'est reposé de façon croissante sur les dons des entreprises et des particuliers pour financer les institutions culturelles, les festivals et la rénovation des monuments historiques, au point que les crédits d'acquisition destinés à l'enrichissement des collections publiques ont pratiquement disparu. L'État a même encouragé ses grands opérateurs à attirer des mécènes, ce qu'ils font avec succès. Je pense en particulier à Versailles, au Louvre, au château de Fontainebleau et à l'Opéra de Paris, mais aussi à des petits festivals qui n'équilibreraient pas leurs comptes sans le soutien d'entreprises locales.

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