Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

« La culture nous apparaît donc d'abord comme la connaissance de ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers. » À travers ces quelques mots d'André Malraux, se dessine aujourd'hui comme hier la promesse d'un projet ambitieux et enthousiasmant. Aussi ma question porte-t-elle sur la manière dont le ministère de la culture entend mettre au coeur de sa politique le formidable levier d'émancipation que peuvent être les pratiques artistiques dans les parcours d'apprentissage de nos enfants.

Car, au-delà de l'évidence que je viens d'énoncer, la confrontation avec les difficultés de mise en oeuvre de politiques culturelles réparatrices est souvent décevante et nous ne croyons pas, par exemple, que le pass culture puisse remplir les objectifs qu'on lui a assignés – nous trouvons cet outil beaucoup trop commercial, pour le dire vite. Comment dès lors mobiliser les arts et la culture au service de nos concitoyens et de nos territoires, de manière à corriger les déséquilibres de tous ordres ?

Le nouveau parcours d'éducation artistique tout au long de la scolarité dont vous partagez le pilotage avec le ministère de l'éducation nationale devrait bénéficier, d'ici à la fin du quinquennat, selon vous, à l'ensemble des élèves âgés de 3 à 18 ans. Cependant, nous nous interrogeons sur l'acquisition des connaissances sans lesquelles les pratiques artistiques ne restent qu'anecdotiques dans un parcours de vie et, parce que tous les enfants de France n'ont pas les mêmes chances d'être au contact de pratiques artistiques, c'est à l'école républicaine d'offrir dans les programmes scolaires les heures d'enseignement idoines et de créer les occasions nécessaires à la rencontre de l'expression artistique, en offrant toujours davantage d'options – musique, théâtre, danse… – et en facilitant la réalisation de projets par les équipes éducatives dans le cadre scolaire.

C'est également, bien sûr, en dehors de l'école que se jouent ces liens entre artistes, collectivités, enseignants, grâce au maillage structuré des conservatoires, des écoles associatives, des festivals, soutenus par les collectivités à la hauteur de leurs moyens. Vous le savez, monsieur le ministre, ces collectivités souffrent souvent d'un manque d'écoute attentive.

Quels outils concrets le ministère de la culture entend-il mettre à la disposition des acteurs dans les territoires ? Par exemple, quel budget de quel ministère sera mis à contribution pour développer la formation de chef de choeur ou encore le soutien au dispositif orchestre à l'école, ou encore pour assurer le renouvellement de partenariats avec les départements qui souvent ont investi dans la mutualisation des outils de qualité au service de l'intérêt général, dans la construction d'écoles départementales de musique ? En résumé, quels seront les effets de ces 135 millions d'euros sur les 11 millions d'élèves concernés par le budget alloué à l'éducation artistique et culturelle ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.