Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 13 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2019 — Article 5 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Au début du mois d'octobre, vous avez lancé un gros machin appelé « convention citoyenne pour le climat ». L'idée n'est en soi pas mauvaise, puisqu'il s'agit de faire émerger des propositions concrètes en faveur de l'environnement. Le moyen utilisé est en revanche plus que douteux.

Quelque 150 Français ont été tirés au sort pour assister à des conférences. Pas n'importe lesquelles : elles ont été soigneusement choisies par un comité de gouvernance dont l'indépendance laisse à désirer. En effet, ce comité est composé en majorité de membres du Gouvernement ou de proches du Président de la République.

À quoi servira cette convention citoyenne, puisque, au fond, c'est le Gouvernement qui en dirigera l'organisation ? Son instauration pose aussi la question de l'utilité du ministère chargé de la question.

Les 150 Français choisis seront les dindons de la farce. Le président de la convention explique qu'il sera demandé aux citoyens non pas de produire un savoir ou une expertise, mais de formuler des jugements sur des situations et des propositions faites par de grands témoins. Édouard Philippe lui-même ouvrait la convention en annonçant : « Je ne peux pas vous promettre que toutes vos propositions seront appliquées ; je vous mentirais si je vous disais cela ».

Ce qui constitue une mascarade est en outre très coûteux – c'est bien là le fond du problème. Le Conseil économique, social et environnemental, déjà doté d'un budget de 40 millions d'euros en 2019, alors même que son utilité est clairement remise en question, bénéficiera de la rallonge budgétaire permettant le financement de la convention. Les Français paieront 4,2 millions d'euros de crédits supplémentaires pour une convention plutôt démagogique. Admettez que tout cela pose question.

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