Intervention de Frédérique Dumas

Séance en hémicycle du jeudi 14 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Article 62 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Il s'agit d'un amendement de cohérence. L'article 62 du projet de loi de finances est positif, car il répond à l'objectif louable d'assurer une meilleure équité entre les contributeurs aux taxes finançant le Centre national du cinéma et l'image animée – CNC. L'amendement vise à combler l'écart de taxation entre les opérateurs historiques et les nouvelles plateformes de vidéos à la demande – VOD – , tout en garantissant des ressources stables et pérennes au CNC.

La rédaction actuelle de l'article a pour effet collatéral de pénaliser une certaine catégorie d'assujettis, au modèle économique totalement différent. En effet, elle omet de distinguer les services de vidéo à la demande à l'acte de ceux de vidéo à la demande par abonnement – SVOD. La VOD à l'acte, qui consiste à louer ou à acheter un film, est redevable de la taxe, alors qu'elle constitue l'équivalent numérique de la location ou de l'achat de DVD, comme le montre son alignement sur la fenêtre de chronologie des médias de la vidéo physique. L'article 70 du projet de loi relatif à l'audiovisuel reconnaît cette différence, puisqu'il distingue les obligations de financement des deux services. Dans son avis, le Conseil supérieur de l'audiovisuel – CSA – pointe également les différences entre la VOD et la SVOD, ces services relevant d'une économie, d'une politique éditoriale et d'un usage très différents, selon les mots du Conseil.

Afin d'éviter que le passage du taux de la taxe sur les services de vidéo – TSV – de 2 % à 5,15 % n'aggrave encore les difficultés économiques du marché de la vidéo – dans lequel évoluent des opérateurs historiques et des petits éditeurs français – , qui souffre d'une décroissance continue, l'amendement rétablit la cohérence du dispositif, en étendant l'abattement prévu par le projet de loi pour la vidéo physique aux services de vidéo à la demande à l'acte, dans un principe de neutralité technologique du traitement fiscal. Le régime des plateformes de vidéos à la demande par abonnement resterait par ailleurs inchangé.

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