Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 14 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Après l'article 72 (amendements appelés par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Vous avez tous regretté que l'examen du projet de loi de finances rectificative ait été ainsi organisé qu'il ne nous a pas été possible de l'amender, sinon en très peu de temps. Ne serait-ce que pour la forme, j'espère très franchement que vous n'accepterez pas qu'une fois de plus, un amendement aussi important puisse être déposé à la dernière minute sans que nous ayons la possibilité d'argumenter ni de débattre. Ce n'est pas possible !

Sur le fond, une grande partie de la fiscalité propre des départements a disparu, en raison du redéploiement des recettes départementales de la taxe foncière vers les communes et de la suppression des DMTO. Cela crée un problème pour l'autonomie fiscale des départements.

Il y a quelques années, alors que j'étais conseiller régional, on entendait déjà dire qu'il manquerait 10 milliards pour financer le Grand Paris. Lorsque nous demandions où l'argent serait trouvé, nous n'avions pas de réponse. Nous l'avons enfin : c'est une véritable politique de gribouille ! Il n'est pas possible de prendre aux départements – qui plus est de manière aussi inéquitable – le montant nécessaire au financement effectif des déplacements quotidiens des Franciliens, qui subissent des conditions de voyage de plus en plus insupportables – je rejoins l'avis de Gilles Carrez sur ce point. D'autant que, dans le même temps, vous reconnaissez qu'il faudrait plus de moyens pour certains départements, comme la Seine-Saint-Denis, que je représente, mais pas seulement.

Ce n'est donc pas en appauvrissant les départements, qui souffrent déjà de la baisse des dotations, que vous pourrez pallier les manques affectant le financement des plans de mobilisation et de modernisation des transports.

Votre amendement est donc intolérable sur la forme, incohérent et absurde sur le fond. Je vous demande, monsieur le ministre, de reporter sa mise en oeuvre, afin que l'on puisse mener plus avant la réflexion sur la meilleure manière d'assurer le financement manquant au plan de mobilisation pour les transports en Île-de-France et au Grand Paris Express.

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