Intervention de éric R Schnur

Réunion du mardi 22 octobre 2019 à 11h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

éric R Schnur, président de The Lubrizol Corporation :

Je vais essayer de regrouper certaines questions.

Depuis 1997, nous avons un groupe consultatif avec la population. Nous invitons des résidents de Rouen à venir sur notre site, nous discutons avec eux pour leur dire ce que nous produisons et nous évoquons toutes les préoccupations que les habitants pourraient avoir. Je crois que la dernière réunion avec ces résidents a eu lieu la semaine dernière. C'est quelque chose que nous allons continuer à faire. Nous le faisons depuis longtemps, nous essayons de communiquer de manière efficace avec la communauté des habitants de Rouen. Bien sûr, si nous souhaitons continuer à faire partie de la communauté rouennaise et continuer à mener nos activités, il faut que la population locale soit à l'aise avec cela et ait confiance en termes de sécurité. Il faut qu'ils aient confiance dans l'absence d'incident à l'avenir. Nous allons donc parler avec les populations, nous serons très transparents quant à nos projets. Nous allons leur expliquer ce que nous avons fait pour faire face aux préoccupations en matière de sécurité. Nous allons poursuivre le dialogue à l'avenir pour bien entendre leurs préoccupations et leurs inquiétudes à mesure que le temps passera.

Nous souhaitons poursuivre la communication avec les habitants, nous souhaitons que la population locale comprenne ce que nous faisons, nous souhaitons qu'elle nous apporte son soutien pour les activités que nous menons dans notre usine ; cela a toujours été notre intention.

Plusieurs questions ont été posées au sujet des indemnisations des personnes touchées par l'incendie. J'en ai parlé dans mon propos liminaire. Je dirais que nous sommes sur le point de conclure un accord initial avec le FMSE, car nous allons utiliser ce fonds pour pouvoir identifier les agriculteurs qui ont le besoin le plus urgent. Je n'ai pas de budget spécifique pour cela. Nous souhaitons être de bons voisins, nous souhaitons aider les habitants, nous souhaitons donner des ressources aux personnes qui en ont le plus besoin. J'ai engagé des millions d'euros et je ferai encore plus si c'est nécessaire. Nous allons travailler avec les autorités locales et avec le FMSE pour identifier les personnes qui en ont le plus besoin. Je suis frustré du fait que nous n'ayons pas encore pu verser des fonds aux personnes qui en ont le plus besoin. Je vais essayer de voir comment on peut le faire plus vite. Il ne s'agit pas d'obligations légales, il s'agit d'être de bons voisins. C'est notre intention, nous souhaitons être de bons voisins sur tous les sites sur lesquels nous opérons dans le monde.

Pour ce qui est de nos salariés, nous nous réunissons régulièrement avec eux, ils continuent tous à travailler pour nous. Leurs salaires sont versés intégralement, ils travaillent tous pour que nous nous relevions. Il y a deux semaines, lorsque je suis allé à Rouen, j'ai rencontré trois représentants des salariés. L'un travaillait depuis 31 ans pour Lubrizol, un autre depuis 26 ans et le troisième depuis 12 ans. Deux de ces salariés ont commencé à pleurer. L'une m'a embrassé sur la joue. Nous avons parlé de la manière dont l'entreprise pouvait se relever.

Pour ce qui est de nos sous-traitants, merci de cette question, ils doivent suivre les mêmes protocoles de sécurité que nos salariés à temps plein. Nous les formons, nous nous assurons du fait qu'ils soient qualifiés, qu'ils aient les compétences pour mener les activités qu'ils doivent mener. Si cela n'est pas le cas, nous ne les autoriserons pas à travailler sur nos sites.

J'ai déjà évoqué les exercices incendie. Nous en organisons en moyenne quatre à cinq par an, soit 25 sur les cinq dernières années.

En ce qui concerne Normandie Logistique, nous l'utilisons comme lieu de stockage de produits, depuis de nombreuses années. C'est une pratique courante. Nous ne stockons sur le site de Normandie Logistique que des produits qui ne sont pas dangereux, aux termes des réglementations Seveso. Nous avons des règles et des mécanismes très clairs qui ne nous autoriseraient pas à stocker des matériaux dangereux chez Normandie Logistique. 80 % des matériaux qui ont brûlé chez Normandie Logistique étaient des matériaux solides non dangereux.

Vous m'avez demandé dans quelle mesure j'ai été impliqué depuis le début. Dans le cadre de notre procédure pour faire face aux catastrophes industrielles, l'équipe monde est informée en cas d'urgence et j'en fais partie, bien entendu. Nos collègues à Rouen ont eu accès à toute l'expertise et tout l'appui dont ils avaient besoin. Cette équipe a été contactée dans l'heure après le départ de l'incendie, j'ai été réveillé au cours de la nuit aux États-Unis, j'ai vu une photo de l'incendie à Rouen. Ma première question a bien entendu été de savoir s'il y avait des blessés et cela a été un soulagement d'apprendre que non, mais cela n'a duré qu'un instant, puisque nous avons vite commencé à comprendre l'importance de l'incendie. Personnellement, je n'ai pas été impliqué directement dans les contacts avec les autorités locales. C'est notre directrice générale qui a été en contact direct avec les autorités locales dès 4 h 30 ou 5 h 30 du matin. Elle a apporté avec elle des ressources supplémentaires auprès de la préfecture. C'est ainsi que les informations ont été transmises, par le biais de la directrice générale du site. C'est la manière efficace d'agir.

Je crois avoir répondu à l'ensemble des questions posées dans ce premier tour.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.