Intervention de Michel Lejeune

Réunion du mercredi 30 octobre 2019 à 16h00
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Michel Lejeune, administrateur de l'ADM76, conseiller départemental, maire de Forges-les-Eaux :

Sur la communication, j'ai été averti par la radio et par la télévision. Je l'ai entendu à six heures et demie du matin, les télévisions annonçaient l'incendie.

Après, le relais a été pris par Pascal Martin, Président du département qui m'a dit : « Je crois que nous allons annuler, que nous allons retarder ». C'est la seule communication que j'ai eue.

La réaction des habitants a été tout de suite très vive, ce qui a fait que j'ai déposé plainte le premier. Le samedi midi, je déposais plainte suite à une réunion que nous avons eue sur la commune, et qui, dès le vendredi soir, a regroupé 300 personnes inquiètes des retombées, etc. Surtout elles étaient inquiètes pour l'avenir.

Sans être des experts en chimie, les gens comprennent la situation. On se dit que des molécules, même si on les connaît, quand elles sont chauffées à 1 000 ou 1 200 degrés, que deviennent-elles ? Quand plusieurs molécules se rencontrent, qu'est-ce que cela fait ? Ces produits aujourd'hui qui sont apparus, ne seront-ils pas des produits toxiques à long terme ? Le court terme est passé. Le long terme, c'est demain. Aujourd'hui, personne ne peut vous affirmer si ces produits dans quelques années, ne déclencheront pas des cancers, ne déclencheront pas des effets tératogènes, etc. C'est la grande inquiétude de la population. Je peux vous assurer que l'inquiétude est très vive.

Effectivement, nous sommes à 4045 kilomètres de Rouen, c'est vrai que nous ne sommes pas sous les bons vents, même si souvent le vent du Sud-Ouest amène le beau temps, ou la pluie aussi, parce que nous avons besoin de pluie. Là, ce n'est pas le cas, c'est vraiment dramatique.

Sommes-nous au courant des indemnisations ? Je vous dis non. Les agriculteurs, oui, parce qu'on a défendu quelques-uns pour que la commission nationale du lait prenne le relais, en attendant que nous ayons des aides qui soient débloquées par Lubrizol. Il y a bien sûr les maraîchers qu'il ne faut pas oublier, parce qu'ils ont été un peu oubliés. Il y a les personnes qui produisent des poissons et les personnes qui produisent également du miel. Toutes ces personnes ont été occultées. Il ne faut pas les laisser.

Il y a l'image de la commune. Ma commune de 4 300 habitants est une station classée de tourisme. C'est important, c'est très important. Pour être station classée de tourisme, la loi est très exigeante. Cela suppose beaucoup d'efforts. Aujourd'hui que pouvons-nous dire ? Qu'il y a une belle nature, saine et non polluée, etc. ? Nous ne sommes pas tout à fait crédibles.

Je ne vous en parle pas trop, parce qu'il ne faut pas faire une publicité négative, mais, par exemple, concernant le Village Vacances Familles sur la commune, nous avons eu quelques réservations de groupes qui ont été annulées. C'est un préjudice aussi. Comment sera-t-il estimé ? Je ne sais pas, mais il est là, il est présent.

Hubert Wulfranc évoquait l'état de catastrophe technologique. C'est important qu'on passe en catastrophe technologique. Vous rendez-vous compte de ce qui nous est arrivé ? Il faut absolument vous battre pour que nous soyons classés en catastrophe écologique, technologique. Cela me paraît absolument essentiel.

La plainte, je la maintiens. Un collectif est créé et rassemble pas mal de personnes. Il s'appelle le « Collectif contre Lubrizol ». Au moins nous sommes clairs. On ne dit pas les choses à moitié. Je peux vous assurer qu'il est très actif et qu'il le sera encore.

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