Intervention de Christophe Bouillon

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 15h40
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon, président :

Nous poursuivons les auditions dans le cadre de la mission d'information sur l'incendie de Lubrizol à Rouen qui a été décidée en conférence des Présidents. Cette mission cherche tout à la fois à comprendre l'évènement en tant que tel, sa gestion, la gestion de crise et la communication de crise, faire un retour d'expérience, en tirer un certain nombre de conclusions et si possible faire des propositions d'amélioration sur tous les aspects qui « s'accrochent » à ces évènements. Nous auditionnons cet après-midi Mme la rectrice de l'académie accompagnée de Mme la directrice de son cabinet.

J'aimerais comprendre la façon dont vous avez été averties – quand je dis « vous », c'est, bien sûr, l'Éducation nationale – et quel rôle vous jouez dans le dispositif à la fois de gestion et de crise et même de communication de crise. Il y a des directives précises par voie de circulaires ou de notes qui émanent de l'administration centrale, de l'Éducation nationale, mais qui permettent sans doute de décrire dans les détails le rôle de chacun. Pouvez-vous les rappeler ?

Pendant l'évènement et après, nous avons vu beaucoup de réactions de la part des maires, à la fois sur le niveau d'information qui était le leur, mais aussi sur la question du confinement des écoles et de la relation avec les directeurs ou les directrices des écoles en termes d'information. Pourriez-vous nous éclairer sur ce point ? Des maires nous ont dit qu'on leur avait indiqué qu'il fallait qu'ils puissent rentrer en contact avec les directeurs d'écoles et parfois ils ne savaient pas s'ils devaient le faire eux-mêmes ou s'ils devaient d'abord passer par l'inspection. Ils ne disposaient d'ailleurs pas tous des numéros de portable des directeurs et des directrices. Lorsque vous réalisez des exercices comme les plans particuliers de mise en sûreté (PPMS), c'est l'occasion de vérifier si, sur l'ensemble du dispositif, vous avez en main tous les éléments d'information, et de communication qui peuvent permettre d'être opérant face à un évènement de cette nature. Avez-vous eu un retour de la part des directeurs et des directrices des écoles, des enseignants, des syndicats d'enseignants, des représentants des parents d'élèves ? Est-ce que cela fait l'objet d'un retour d'expérience ? Avez-vous sollicité chacune des écoles et des communes qui ont été concernées par les consignes de confinement ? Il y a une question qui est remontée de la part des maires des communes concernées, c'est vrai que c'est très difficile lorsque vous êtes sur un espace avec une continuité urbaine, même si pour définir les villes concernées, il fallait bien se fixer une règle, mais nous avons toujours des effets de frontière. Je pense par exemple à la vallée du Cailly ou aux communes autour de Rouen ou même sur les hauteurs. Par cet effet frontière, vous pouvez être situé à quelques mètres, voire à des centaines mètres. Il y a une incompréhension de la part des parents de savoir que l'école à côté est confinée et pas la leur, ou en tout cas que les enfants ne sont pas accueillis quand d'autres écoles le font. Avez-vous un retour d'expérience qui pourrait améliorer, si possible, le dispositif et tout autant la compréhension qu'on peut en avoir ?

Sur la question du confinement, à travers le retour que vous avez des PPMS, y a-t-il un bon niveau de satisfaction concernant l'information ? Comment intégrez-vous certains moyens de communication qui sont ceux d'aujourd'hui ? Nous voyons bien que l'information va très vite. Comment communiquez-vous au niveau du rectorat ? Comment participez-vous à cette nécessité de répondre le plus vite possible à un certain nombre d'interrogations ?

Dernière question ; elle a aussi son importance, me semble-t-il. Nous savons qu'il y a un dispositif de suivi médical et épidémiologique qui répond à la fois à la demande que l'on a pu exprimer, mais qui répond aussi à la circulaire de 2012 en la matière. De votre côté, je pense notamment à la médecine scolaire, avez-vous un rôle à jouer ? Si vous ne l'avez pas aujourd'hui de par les textes, ne pensez-vous pas que cela serait utile, malgré tout ? Notamment sur des aspects psychologiques, il y a eu quand même beaucoup de questions qui ont été soulevées par les enfants qui fréquentent les écoles. Ils ont pu être choqués par les images, ils entendent beaucoup de choses en la matière mais peuvent, à travers leurs parents, avoir des éléments de compréhension. N'y a-t-il pas un rôle à jouer du côté de l'Éducation nationale pour participer à la compréhension d'un évènement de cette nature ?

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