Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du lundi 25 novembre 2019 à 16h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 — Présentation

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Cette décision de rupture permettra aux hôpitaux de réduire leur déficit et de retrouver rapidement les moyens d'investir et de se moderniser.

L'actualité et la sensibilité de la question du financement de l'hôpital ont cristallisé une grande partie de nos discussions. Je le comprends et, d'une certaine manière, je me réjouis de voir à quel point le trésor national qu'est l'hôpital public suscite la vigilance de l'ensemble des parlementaires.

Avant que nous ne reprenions nos débats, je souhaite rappeler que ce PLFSS contient des mesures dont nous pouvons être fiers pour peu que nous attachions de l'importance à la totalité de notre système de protection sociale, à sa modernisation et à son universalisation.

Construire la protection sociale du XXIe siècle, je le répète aujourd'hui devant vous, c'est créer de nouveaux droits pour faire face à de nouveaux risques.

De ce point de vue, le congé de proche aidant – qui constitue une mesure phare du texte – a utilement été amélioré dans sa conception par les travaux parlementaires, et il le sera encore grâce aux amendements déposés en nouvelle lecture.

L'élargissement du complément de mode de garde, adopté en première lecture à partir d'une initiative parlementaire, va aussi dans ce sens.

L'indemnisation des victimes de pesticides a également pu être améliorée en première lecture. Il s'agit d'une mesure extrêmement importante pour répondre aux nouveaux risques sanitaires auxquels la société du XXe siècle nous a exposés, et contre lesquels celle du XXIe siècle devra impérativement nous protéger.

Je me réjouis également des nombreux amendements qui iront dans le sens d'un meilleur accès aux soins.

M. Olivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales, soutiendra un amendement qui vise à expérimenter le recours au cannabis thérapeutique dans le traitement de certaines pathologies.

Un autre amendement vise à mettre en place un accès précoce aux dispositifs médicaux innovants, sur le modèle de ce qui existe pour les médicaments.

Plusieurs dispositions concernent l'accès aux soins des enfants. Des mesures, travaillées avec M. Adrien Taquet, secrétaire d'État, visent à renforcer les moyens d'action des PMI – centres de protection maternelle et infantile. La mesure initiale du Gouvernement instituant un bilan de santé à l'entrée à l'aide sociale à l'enfance devrait être étendue à tous les enfants, y compris ceux relevant de la protection judiciaire de la jeunesse.

L'accès aux actes innovants sera facilité grâce à une rénovation de la procédure d'inscription des actes médicaux à la nomenclature, afin de favoriser leur diffusion et, surtout, leur remboursement aux assurés.

Enfin, au lendemain d'une manifestation contre les violences faites aux femmes, qui nous a rappelé, s'il en était besoin, combien les droits des femmes demeurent encore un impensé de nos politiques publiques, y compris en matière de protection sociale, je souhaite vous rappeler que le PLFSS est aussi un vecteur de réponse à cet impensé.

Je pense en particulier aux familles monoparentales et au scandale des pensions alimentaires non versées – bien souvent à femmes qui, non sans raison, se sentent oubliées par la solidarité. Il était temps d'en finir avec un système qui faisait de la négligence des uns la détresse des autres. Nous sommes fières d'avoir créé, avec Christelle Dubos, secrétaire d'État, un dispositif qui sécurise efficacement les familles monoparentales.

Le PLFSS est un objet politique ; il révèle l'ambition du Gouvernement et de la représentation nationale pour le système de protection sociale du pays. Cette année, il aura été marqué par un débat sur la situation de l'hôpital public. Nous apportons notre réponse avec l'ambition et l'urgence qui s'imposent.

Nous croyons au dévouement de ses personnels et à la promesse de l'hôpital public : être aux côtés de ceux qui souffrent et de leurs proches, en des instants de fragilité, parfois d'angoisse, dans des moments de vie très particuliers où l'on est fier et rassuré d'être français.

Mais nous ne nous arrêtons pas à l'hôpital, car c'est tout notre système de protection sociale que nous devons continuer à transformer. Avec ce PLFSS, nous nous donnons les moyens de l'avenir et du maintien d'un système de protection et de droits sociaux qui fait la fierté de notre République.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.