Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mardi 26 novembre 2019 à 9h00
Questions orales sans débat — Transports ferroviaires et lutte contre la pollution

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Madame la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, vous savez mon engagement dans la lutte contre la pollution atmosphérique. Selon une récente étude de l'INSEE, un habitant de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur – PACA – sur deux respirerait un air trop pollué. Trois secteurs sont, de manière presque équivalente, à l'origine de la majorité des émissions régionales : les transports routiers, pour 23 % des émissions, le résidentiel, pour 25 %, l'industrie, pour 24 %. Dans les Bouches-du-Rhône, 85 % de la population est exposée sur son lieu de résidence à une concentration en particules PM 10 – particulate matter 10 – dépassant les indications fixées par l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS.

Le transport est la seconde cause de pollution dans le golfe de Fos ; c'est la première au plan national, avec 39 % des émissions. Pourtant, le transport des personnes et des marchandises par voie de chemin de fer est délaissé, au profit d'une occupation toujours plus importante de la route.

Selon l'Agence européenne pour l'environnement, en émissions par passager au kilomètre, le train émettrait environ 14 grammes de CO2, contre 68 grammes pour un bus et jusqu'à 140 grammes pour une voiture avec 1,5 passager en moyenne à bord.

Le manque d'infrastructures et d'investissements incite la population à avoir recours à la voiture, alors que, souvent, d'autres solutions seraient possibles, s'il existait de nouveau un service public ferroviaire accessible et de qualité.

À titre d'exemple, l'avenir de la ligne de la Côte bleue, qui relie Miramas à Marseille, demeure flou, le manque d'entretien ayant détérioré la qualité du service public et participé au désaveu par les usagers d'un mode de transport qui demeure pourtant l'un des plus propres. Si des travaux sont prévus pour le mois de septembre 2020, un autre aspect demeure inquiétant : la baisse des effectifs composant la « brigade voie », agents ayant pour mission d'identifier sur la ligne les besoins d'entretien. Cette baisse est due à la fermeture de la brigade de Fos-sur-Mer et à sa fusion avec celle de Port-de-Bouc. Comment, d'un côté, affirmer la volonté de remettre une ligne en état et, de l'autre, se priver des moyens de son bon fonctionnement ?

D'autre part, l'exploitation de cette ligne ne peut se limiter à la seule activité touristique. Il semblerait que la ligne serve régulièrement de réservoir de matériel pour faire face aux manques sur le restant du réseau. Or nous avons besoin d'une ligne performante dans un secteur dense en population et en entreprises. Il faudrait même réfléchir à son éventuel développement. Cela fait plusieurs mois que les représentants des syndicats, les élus et les usagers réclament une concertation avec toutes les parties concernées, sans réponse ni de la part de l'État ni de celle de la région.

Cela vient s'ajouter à la nécessité de développer le ferroutage pour l'accès au port de Fos et aux industries de la zone et à l'exigence d'assurer l'avenir de la gare de triage de Miramas – sujet sur lequel nous sommes nombreux, élus, syndicats, associations, à demander une table ronde.

Quelles suites allez-vous donner à ces demandes et quelles mesures seront prises pour développer le transport ferroviaire dans notre territoire ?

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