Intervention de Marie-Pierre Rixain

Séance en hémicycle du mardi 26 novembre 2019 à 9h00
Questions orales sans débat — Requalification de la rn 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Pierre Rixain :

Ma question s'adressait à M. Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État chargé des transports. J'y associe ma collègue Laetitia Romeiro Dias.

Le tronçon de la RN 20 qui draine les populations du sud de l'Essonne vers le nord du département est marqué par une urbanisation dégradée ainsi que par une importante congestion automobile. On estime à 70 000 le nombre de véhicules qui circulent chaque jour sur cette section, sans parler du transit des poids lourds, pourtant interdit entre Linas et Massy, mais qui demeure important car la RN 20 constitue un itinéraire de substitution à l'A10.

Ce trafic arrive à saturation, alors même qu'il est amené à augmenter fortement en raison d'une pression démographique locale continue. Un projet partenarial de requalification en boulevard urbain a été lancé en 2009, via la création d'un syndicat mixte d'études qui a établi un plan directeur accepté par l'ensemble des parties. Celui-ci visait notamment à relier les gares d'Arpajon et de Massy en quarante minutes contre plus d'une heure et demie, grâce à la création d'un transport collectif en site propre.

Le 12 juin dernier, à l'occasion d'une réunion entre les représentants de l'État, de la région Île-de-France, du département de l'Essonne et des agglomérations Paris-Saclay et Coeur d'Essonne, la région Île-de-France a acté l'abandon du transport collectif en site propre Arpajon-Massy, pourtant inscrit dans le contrat de plan entre l'État et la région Île-de-France 2015-2020.

Cette annonce remet en cause plus de dix-sept années de travail collégial des collectivités territoriales concernées, qui ont eu à coeur de construire un plan directeur à même de répondre aux besoins des populations et de faire face aux enjeux démographiques et environnementaux inhérents à cet axe. Conformément aux modalités prévues, les élus locaux ont ainsi modifié leurs plans locaux d'urbanisme respectifs afin de densifier l'habitat aux abords de la RN 20.

Alors que les frais d'études pour concevoir ce plan directeur sur lequel les nombreuses parties s'étaient accordées s'élèvent à 8 millions d'euros, que 10 000 logements ont été programmés dans le canton de Montlhéry, que le département a déjà financé 11 millions d'euros de travaux, la région Île-de-France a mis un coup d'arrêt à ce projet, négligeant ainsi le coeur et le sud de l'Essonne et délaissant les populations de la grande couronne.

Comment justifier l'abandon d'un projet crucial pour la mobilité essonnienne qui, d'après les termes du contrat de plan État-région Île-de-France, devait entrer dans sa phase opérationnelle ? Quelle réponse apporter à nos concitoyens du sud francilien qui subissent chaque jour d'importantes et continues difficultés dans leurs déplacements professionnels, étudiants, culturels et personnels ?

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