Intervention de Brigitte Bourguignon

Réunion du mercredi 27 novembre 2019 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Bourguignon, présidente :

Je me permets d'intervenir dans le débat car le sujet m'est particulièrement cher et vous m'avez citée, monsieur le rapporteur. Je ne suis pas médecin – je ne suis donc pas partie prenante ; je viens d'une zone rurale où la pression vient à la fois de la démographie, mais aussi des citoyens, des élus et des médecins qui vont partir en retraite ; je n'ai pas de doctrine en la matière. Je crois que chacun peut avoir de bonnes idées. Il n'y a pas ceux qui n'en ont rien à faire et les autres, qui se préoccupent du problème. Nous avons tous envie d'apporter des solutions aux citoyens dans nos circonscriptions pour améliorer l'accès à la santé.

Il n'y a pas une réponse uniforme pour tout le territoire – cela ne fonctionne pas. Les solutions doivent être modelées et ciselées selon les territoires. Depuis trois ou quatre ans, j'ai choisi de militer auprès des étudiants en médecine, à une heure et demie de chez moi. Je vais les voir pour discuter avec eux, j'essaie de les « séduire » en leur parlant de ce que mon territoire peut leur offrir, en accord avec les élus. Je leur parle d'une manière attractive de notre territoire, et non pas en des termes misérabilistes, qui pourraient les repousser.

En outre, les mesures incitatives que nous venons de voter ne sont pas à jeter car elles commencent à porter leurs fruits : les contrats d'engagement de service public fonctionnent et permettent aux étudiants de disposer d'un revenu pendant leurs études sous réserve de leur installation ultérieure dans le territoire. Les médecins maîtres de stage sont une autre bonne idée, tout comme les stages de médecine générale, qui n'existaient plus et que nous avions relancés sous la précédente mandature. Ils permettent aux étudiants d'envisager la médecine générale et, qui sait, de s'installer lorsqu'ils auront fini leurs études.

À l'inverse, quand on parle aux étudiants d'une pression à l'installation, ils n'en veulent pas. Pourtant, ils sont trop jeunes pour être déjà « formatés » ! C'est pourquoi j'ai changé d'avis sur la coercition. Peut-être également est-on arrivé au bout de ce que l'on pouvait imaginer en la matière. Peut-être, si des médecins veulent devenir salariés – ce que certains expriment –, faudra-t-il leur imposer un territoire. Mais s'ils travaillent en libéral et veulent s'installer, nous devons continuer à rendre nos territoires plus attractifs.

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