Intervention de Fabien Gouttefarde

Séance en hémicycle du mardi 31 octobre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Gouttefarde :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur spécial, monsieur le rapporteur pour avis, mes chers collègues, il est utile, alors que nous discutons du budget de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation » pour 2018, dernière année du cycle du centenaire de la Grande Guerre, de rappeler la phrase d'un autre de ses grands témoins, non pas Maurice Genevoix, monsieur Chassaigne, mais Georges Clemenceau : « Ces Français que nous fûmes contraints de jeter dans la bataille, ils ont des droits sur nous. »

La mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation », dont les crédits pour 2018 s'élèvent à 2,46 milliards d'euros, tous programmes confondus, joue aujourd'hui un rôle essentiel, permettant la réconciliation de différentes générations autour de notre bien commun à tous : la nation et son histoire.

Le groupe La République en marche se satisfait d'abord d'un budget qui s'inscrit dans le maintien des droits, témoignant d'une reconnaissance de l'ensemble des générations du feu et visant même à mettre fin à certaines inégalités de traitement provoquées, vous le savez, par la fameuse césure de 1962 mettant juridiquement fin au conflit algérien.

En dépit des contraintes budgétaires, l'ensemble des dispositifs témoignant de la reconnaissance de la nation et de la réparation sont maintenus, comme le financement de la hausse de 2 points de la retraite du combattant depuis le 1er septembre dernier.

Rendre hommage aux combattants, qui ont tant donné à la France, c'est veiller à ce que leur droit à réparation soit assuré dans les meilleures conditions. Aussi, toujours dans un souci de renforcement des droits de ceux qui se sont battus pour la France, le projet de loi de finances pour 2018 prévoit l'augmentation de l'allocation de reconnaissance et de l'allocation viagère, deux dispositifs bénéficiant aux harkis et à leurs familles. Le groupe La République en marche se satisfait que cette mesure viabilise en réalité le plan de 2014 en faveur des harkis, renforçant son volet réparation, jugé déficient.

Nous venons pourtant d'entendre des représentants de certains groupes nous expliquer qu'ils regrettent la baisse du budget de cette mission. Je veux m'inscrire résolument en faux et souligner encore une fois, après la secrétaire d'État, qu'un budget dans lequel les dépenses d'intervention représentent 96 % des crédits de la mission – pour le dire plus clairement encore, cela signifie que 96 % des crédits de la mission correspondent à des aides économiques, des transferts financiers aux allocataires, c'est-à-dire les anciens combattants, leurs ayants droit ou leurs ayants cause – , qu'un tel budget donc, s'il diminue en valeur absolue de 3 % d'une année sur l'autre, est véritablement un budget dynamique, puisque l'ensemble de ses bénéficiaires baisse, lui, de 5 %.

Mais ce budget est également marqué par le souci de la transmission de la mémoire, notamment à la jeunesse. Alors que le centenaire de l'entrée en guerre des États-Unis a été commémoré en 2017, l'année 2018 voit croître de manière très importante le budget de la politique de mémoire, afin de célébrer comme il se doit l'armistice de 1918 et la construction de la paix.

La transmission de la mémoire nationale à notre jeunesse est primordiale : bien menée, elle permet aux jeunes de s'approprier leur histoire tout en réconciliant les différentes générations de Français autour de la nation. Elle permet également d'éclairer la politique de défense actuelle et contribue à renforcer le lien entre l'armée et la nation.

Dans ce sens, notre groupe se satisfait de la poursuite de l'ambition d'inscrire plusieurs sites mémoriels au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO – l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture – , ambition d'autant plus noble que la tâche est inédite concernant des sites dits « de guerre ».

L'opérateur de l'État dans ces domaines qu'est l'ONAC voit sa mission confortée et ses actions recentrées sur son coeur de métier, afin qu'il devienne véritablement la maison de tous les combattants et des victimes de guerre ou de faits de guerre, comme les victimes du terrorisme.

Enfin, il revient également à l'État de garantir à nos soldats gravement blessés la meilleure qualité de soins, dans un environnement matériel, affectif et humain exemplaire. L'Institution nationale des Invalides symbolise cet engagement fort de l'État. Nos blessés, nos invalides ont droit au respect et à la solidarité de la nation.

Pour ces raisons, le groupe La République en marche soutiendra les crédits de cette mission marquée par l'équité, la reconnaissance et le profond respect envers ceux qui ont consacré leur vie ou une partie de celle-ci à notre pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.